L’AFTM au Ministère des Transports : rien de très concret

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Piquée au vif par la réaction instantanée de la GBTA Europe qui avait, dès les premiers jours de janvier 2011, rappelé aux différents gouvernements européens leurs obligations en matière de suivi des voyageurs suite aux intempéries neigeuses, l'AFTM s'était fixée pour objectif de rencontrer le Ministre des transports. Las, mardi 5 avril dernier, point de Ministre mais le Directeur des Transports, habitué à écouter les associations exprimer leurs revendications.

Officiellement, l'AFTM y voit une reconnaissance de son travail de la part des autorités nationales... Vision hâtive si l'on en juge par le communiqué de presse émis par l'association qui, a aucun moment, ne précise la nature de la personnalité rencontrée. Un directeur, c'est sans doute mois bon qu'un Ministre. Parmi les thématiques abordées, le communiqué affirme que "quelques projets ont été évoqués comme notamment la sécurité dans l’affrètement des vols d’affaires, source prochaine de nouveaux contacts au plus haut niveau". Mazette, quelle audace ! On aurait pu attendre plus de combativité politique de l'association. Mais dans le domaine des revendications pour les voyageurs, l'AFTM n'a jamais eu de feuille de route "politique". La raison est facile à comprendre : une très forte présence au sein de l'association des fournisseurs du marché qui ne comprendraient pas que l'on vienne mordre la main qui nourrit financièrement la structure associative.
Dans des précisions fournies à Déplacements Pros, Michel Dieleman, le Président de l'AFTM, souligne que d'autres sujets ont été abordés comme "la synergie à établir entre les compagnies aériennes, les pouvoirs publics et les entreprises en cas de crises majeures". Deux thèmes importants qui relèvent cependant de l'Europe et non d'une décision nationale. Il faudra à l'AFTM, à l'image des allemands de VDR, taper plus haut en organisant un lobby puissant à Bruxelles. Reste que d'autres domaines auraient pu être abordés comme la normalisation de la fiscalité européenne (la TVA restera un sujet lourd à régler), la fourniture d'informations confidentielles du voyageur à des états tiers, la gestion contradictoire des assurances privées et professionnelles, la mise en place de structure qui facilitent l'accès aéroportuaire aux grands voyageurs*... La liste serait longue. De fait, la rencontre "ministérielle" a su fortement flatter l'égo des dirigeants associatifs mais ne devrait rien apporter aux voyageurs d'affaires. Tout au plus, un rendez-vous manqué.

* Ces sujets sont, entre autres, ceux proposés par la GBTA Europe aux associations partenaires pour établir un travail de fond autour des aides à apporter aux voyageurs d'affaires, aux acheteurs et aux travel managers