L’AFTM prend des positions politiques solides

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Cinq ans après sa création, l'AFTM s'engage (enfin) dans une vision politique des problématiques du Travel Management. Et le sujet est important. Après les discussions engagées par la communauté européenne sur les droits des passagers, l'AFTM réagit aux premières annonces et entend prendre toute sa place dans le dialogue qui s'engage. L'association regrette aujourd'hui que "Les spécificités du voyageur d’affaires soient insuffisamment prises en compte dans cette nouvelle série de mesures".

L'AFTM prend des positions politiques solides
L'AFTM précise ses demandes pour une meilleure prise en compte des compensations financières en cas de retard important, d'annulation ou de refus d'embarquement. Elle rappelle que dans ce cas, l’indemnisation d’un vol long-courrier réservé en classe affaires n'équivaut qu'à 20% environ du prix payé pour ce vol et propose, tout en conservant les niveaux actuels d'indemnisation forfaitaire, l'instauration d'un plancher d'indemnisation fixé à 40% du prix effectivement payé pour le vol incriminé. Autre demande, autour de la notion "d’indemnité attribuée", aujourd'hui versée directement au voyageur. De fait, c'est souvent l'entreprise qui assume l'achat du billet. L'AFTM souhaite donc que cette indemnité soit versée à la personne physique ou morale qui a effectivement payé le billet. Une demande équitable qui a peu de chance d'aboutir en raison de l'énoncé même de la loi qui évoque le terme "voyageur" et en aucun cas une autre structure, fut-elle celle qui assume le prix du billet. L'AFTM a pourtant raison de souligner ce point, illogique en matière de financement du voyage. Il faudra sans doute un puissant lobying à Bruxelles pour faire bouger les lignes d'un texte qui emploie l'expression "consommateur" et "voyageur" sans jamais prendre en compte la réalité économique du déplacement.
Autre point important, la gestion du billet non volé. L'Europe veut reconnaître le droit aux voyageurs d'embarquer sur le vol retour même s'ils n'ont pas effectué le vol aller. L’AFTM propose d’étendre cette faculté aux vols en correspondance. Et de donner un exemple : "Un voyageur d’affaires ayant raté son vol de pré-acheminement vers le point de transfert pourrait ainsi, s'il parvient à rejoindre celui-ci par un autre moyen, embarquer dans l'avion assurant la seconde partie de son voyage". L'AFTM s'attaque ici aussi à un sujet complexe car si les compagnies admettent la dématérialisation du billet, elles luttent de toutes leurs forces contre cette idée qui permettrait alors de faire l'acquisition du billet retour dans le pays tarifairement le plus favorable. Il sera intéressant d'entendre la position du BAR France sur le sujet.
Enfin, dans son projet, la Commission prévoit de limiter l'assistance due par le transporteur au voyageur à trois nuitées, avec un plafond fixé à 100 euros maximum par nuitée. L'AFTM fait remarquer que "Cette prescription ne prend pas en compte la réalité du marché hôtelier dans certaines villes et revient à transférer indûment sur le voyageur d’affaires, et donc sur l’entreprise, l'aléa financier lié à la politique commerciale des établissements hôteliers". L’AFTM accepte la limitation de la prise en charge à 3 nuitées mais demande la suppression du plafond de 100 euros par nuitée.