L’ITB constate une légère reprise du voyage d’affaires

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Au moment même ou l'ITB de Berlin, le plus grand salon européen du tourisme, constatait une légère reprise des voyages d'affaires, les Etats Unis annonçaient, eux aussi, que le début 2013 s'annonçait moins pessimiste que prévu en matière de déplacements professionnels. En à peine deux mois, les prévisions faites fin 2012 par les grands cabinets internationaux ont été démenties. La hausse reste timide (+1,8 % en janvier et près de 2% en février) mais réelle et les mois qui arrivent pourraient conforter cette tendance.

Les chiffres ne font pas tout. Derrière les faits, il faut chercher les causes. En déplacement la semaine dernière à Seattle, force est de constater que le responsable de ce frémissement s'appelle le best buy. En limitant les classes de voyage, les catégories d'hôtels et en renégociant les contrats en cours, bien des acheteurs américains continuent, à budget identique d'une année sur l'autre, à augmenter le nombre des voyages réalisés dans l'entreprise. Un paradoxe. Et dans la logique de ce constat, ce sont bien les habitudes de voyage qui changent. "En faire plus avec moins", me dit un acheteur de chez Boeing, "C'est apprendre à ne garder que l'essentiel pour permettre à un plus grand nombre d'accéder à des déplacements professionnels". Et depuis deux ans, on apprend effectivement à faire plus avec moins. Stage d'organisation commerciale, rencontre centralisée via des opérations portes ouvertes dans les grandes villes US, sans oublier une remise à plat de la direction de projet. Au final, dans de grandes entreprises, ces opérations ont conduit à une économie de 4 à 7% du budget voyages.
Pour Scott Gillespie, le gourou américain du voyage d'affaires, "C'est l'imagination qui conduit à des économies. Réinventer le voyage d'affaires, l'idée n'est pas nouvelle même si, pour beaucoup, il est difficile de faire bouger une société de grande taille". Il en veut pour preuve Monsento, qui avait essayé. Sans un réel succès pour les achats. "Mais pour les structures de moins d'un millier de personnes, c'est facilement jouable", souligne Scott qui précise : "il suffit de vouloir imaginer d'autres formes de travail pour arriver à une nouvelle approche des voyages qui y seront associés". Une sorte de change management appliqué au travel. A ce jour, quelques consultants y travaillent aux États Unis. Mais surtout dans le secteur financier. Seule Concur aurait des projets dans la gestion affinée du voyage d'affaires. Mais pour l'heure, personne ne communique sur le sujet. Il reste que face à ce début de croissance, imaginer de nouvelles pistes pour se développer est loin d'être un sujet banal.

Marcel Lévy