L’Inspection du travail s’inquiète des risques psycho-sociaux chez Air France

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L'inspection du travail s'est penchée sur les conditions de travail des employés d'Air France à Orly. Dans une lettre transmise à la direction le 9 juillet 2014, elle fait part de ses inquiétudes pour les salariés, notamment à cause des incivilités des passagers et du nombre de déclarations d'accidents du travail.

Dans cette lettre datée du 9 juillet obtenue par l'AFP, l’Inspection du Travail demande à la direction d’Air France d’Orly de prendre «des mesures immédiates d’urgence» face aux risques psycho-sociaux encourus par les salariés à cause de la dégradation des conditions de travail. L'Inspectrice qui a visité l'aéroport parisien et participé à une réunion du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), ajoute dans le document «En attendant les rapports d’expertise vous avez l’obligation de prendre des mesures immédiates d’urgence face à la gravité de la situation». Elles ont pour objectif de protéger les employés «face au risque psychosocial vis-à-vis des incivilités des passagers et entre les salariés eux-mêmes qui n’en peuvent plus». Elle pointe aussi du doigt une «inflation du nombre de déclarations d’accidents du travail» et rappelle que les représentants du personnel ont déposé, le 27 juin, une alerte pour «danger grave et imminent». Une expertise a d'ailleurs déjà été demandée.
L’inspection du travail remarque aussi «l’insuffisance» de certaines dispositions prises par l'entreprise. Elle cite en exemple le service de vigile mis en place dans les halls d’embarquement. Il est trop réduit, selon elle. En outre, les employés ont indiqué que le nouveau logiciel ne permet pas «d’enregistrer en temps voulu les passagers», ni de «sortir les étiquettes bagages correctement». Selon l'inspectrice, il est uniquement disponible en anglais (ce qui est contraire à la loi) et «occasionnerait un stress supplémentaire pour les utilisateurs».

Grève ce samedi 2 août
Les syndicats d'Air France (CGT, FO, SUD-Aérien) ont plusieurs fois fait part de leurs inquiétudes face à la dégradation des conditions de travail au sein de l'entreprise. C'est d'ailleurs une des raisons de la grève du 2 août 2014. Les organisations syndicales dénoncent entre autres une «désorganisation complète» du travail et réclament «des effectifs suffisants».