L’aérien en quête de revenus

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Si l’on en croit les spécialistes américains de l’aviation civile, 2009 et la crise devraient permettre aux compagnies aériennes d’adapter leurs offres aux marchés. Finis les déploiements inconsidérés, exit les lignes peu rentables, oubliés les revenus complémentaires des lignes secondaires, désormais le monde du voyage d’affaire sera balisée aux mieux des intérêts économiques des géants […]

Si l'on en croit les spécialistes américains de l'aviation civile, 2009 et la crise devraient permettre aux compagnies aériennes d'adapter leurs offres aux marchés. Finis les déploiements inconsidérés, exit les lignes peu rentables, oubliés les revenus complémentaires des lignes secondaires, désormais le monde du voyage d'affaire sera balisée aux mieux des intérêts économiques des géants de l'aérien.
Comment analyser ce qui se passe ? La semaine dernière dans un sondage commandité par le magazine Business Week, les patrons américains de compagnies aériennes reconnaissaient, sans complexe, que leurs voyageurs allaient... moins bien voyager. Des correspondances plus longues, des horaires adaptés aux hubs mais pas forcément aux réseaux secondaires. Bref, une galère pour qui sort des lignes principales. Et cela ne fait que commencer sans doute car le retrait d'une compagnie aérienne sur un aéroport signe généralement l'arrêt de certains services comme les bureaux de location de voitures, les développements hôteliers voire même l'implantation des entreprises elles mêmes.
Mais pour les spécialistes, cette situation n'est que le juste retour des choses. La crise signe la fin du travail commencé en septembre 2001 ! Une sorte de remise à plat qui aura duré huit ans. Pire, Jude Stanton, du Barclay Group, estimùe que tout cela signe simplement "La fin d'une période où les enfants gâtés du voyage d'affaires en demandaient toujours plus, en payant toujours moins". Une approche un peu radicale que complète ce pronostic : "Comme la hausse carburant a masqué des augmentation déguisées des tarifs, la concentration des lignes et la restriction des capacités annoncent une nouvelle donne tarifaire, moins favorables aux entreprises". Et Jude Stanton d'ajouter "Le yield va frapper plus et mieux. Enfin, les compagnies aériennes vont à nouveau gagner de l'argent". En bref, payer plus pour voyager moins ne fait que commencer. Gageons que les entreprises vont très vite s'en rendre compte.

Marcel Levy