L’aéroport d’Orly installe un marais

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L'aéroport d'Orly déploie une formule originale et pour tout dire inédite pour traiter ses eaux de ruissellement: il a inauguré ce mardi 8 avril un marais, chargé de filtrer les eaux pluviales polluées de l'aéroport.

A Paris-Orly, 3 à 5 millions de m3 d'eaux de ruissellement sont collectés et traités chaque année par le Système de Traitement des Eaux Pluviales (STEP) de l'aéroport. Indispensables en hiver au bon fonctionnement de l'aéroport, les produits hivernaux sont utilisés pour le dégivrage des avions et le déverglaçage des pistes et des voies de circulation des avions. La réalisation d'un marais filtrant , grâce à l'expertise d'un groupement d'entreprises, permet à Aéroports de Paris de compléter le traitement physico-chimique du STEP par un procédé naturel de dépollution dédié aux produits hivernaux. Le procédé a été conçu par ADPI (Aéroports de Paris Ingénierie), filiale à 100 % du Groupe Aéroports de Paris, en collaboration avec le bureau d'études Antéagroup et en bénéficiant de l'expertise de Lyonnaise des Eaux qui en assure le fonctionnement. Ce système innovant de filtration des eaux de ruissellement est inédit sur un aéroport, avec la création d'un bassin et d'un marais planté de roseaux il permettra de traiter les produits hivernaux contenus dans les eaux pluviales de l'aéroport.

Un traitement bio-épuratoire en deux étapes

L'eau de ruissellement est, dans un premier temps, collectée par le STEP et envoyée en période hivernale dans un nouveau bassin tampon de 13 000 m3 pour un début de traitement : les produits hivernaux commencent alors à se dégrader sous l'action de la biomasse (les bactéries et les éléments nutritifs) et de l'aération. Ce traitement dure de 24h à 48h, selon la charge de pollution.

Dans un second temps, l'eau est dirigée vers le marais filtrant adjacent de 6500 m2. Le marais est constitué de matériaux filtrants : des roseaux plantés dans du sable et des granulats. L'épuration est réalisée par le sable, les plantes servant à oxygéner ce filtre minéral. Immédiatement absorbée par le sable, l'eau ne stagne pas dans le "marais". Pour cette seconde étape, un jour de traitement est habituellement suffisant. Grâce à des capteurs, des mesures sont réalisées en permanence à la sortie du marais. Si l'eau est de bonne qualité elle peut rejoindre le milieu naturel après un passage par le STEP ; sinon elle suit un second cycle de traitement dans le marais filtrant.
Aéroports de Paris a investi 4 millions d'euros dans cet équipement souple et innovant, renforcé par une subvention de 20% de l'Agence de l'eau. Constitué de 12 bassins de 500 m2 chacun, le marais est en période de réglage pour une durée d'un an. Les 34 000 roseaux qui le composent devront être taillés tous les deux ans et leurs pieds changés tous les 8 à 10 ans.