L’été de tous les dangers

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Les temps sont durs, la chose est maintenant acquise. L’économie n’est pas au mieux, le dollar est au plus bas ce qui nuit à l’euro qui n’en est pourtant pas responsable, le pétrole est dans les plus hauts et risque fort de le rester en raison de la demande d’essence estivale. Et le restera sans […]

Les temps sont durs, la chose est maintenant acquise. L’économie n’est pas au mieux, le dollar est au plus bas ce qui nuit à l’euro qui n’en est pourtant pas responsable, le pétrole est dans les plus hauts et risque fort de le rester en raison de la demande d’essence estivale. Et le restera sans doute à la rentrée, lorsqu’il faudra remplir les cuves de fuel. Pour les voyageurs d’affaires, tout cela n’est pas très bon, il faut bien le dire….
Pas moins de 25 compagnies ont déjà fait faillite au cours des six premiers mois de l'année, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata) qui annonce que c’est en raison de la flambée des cours des carburants. Un chiffre jamais égalé et qui touche des compagnies de toutes tailles comme Frontier Airlines (Denver, Etats-Unis) ou Silverjet (GB). Après les attentats du 11 septembre 2001, seulement huit compagnies avaient été rayées de la carte de Iata, qui s’inquiète.
Le ciel est d’autant plus morose pour les compagnies qu’elles ne peuvent plus pratiquer leur politique commerciale à leur guise. Les clients se rebiffent ! Le réseau Afat, par exemple, demande dans un communiqué à "comprendre le mécanisme opaque" des surcharges pétrolières. Son Président, Jean-Pierre Mas, estime que "L’industrie du transport aérien manque curieusement de transparence en optant pour une politique qui isole artificiellement les hausses du prix du carburant du prix de vente». Effectivement, il est quelque peu curieux de voir un billet Paris Toulouse à 8 € frappé de 21,72 € de taxes (sécurité aérienne et aéroport) mais aussi de 18 € « YQ », ce code anonyme étant la « surcharge carburant ». Pourquoi ne pas annoncer 47,72 € d’emblée, ce qui serait plus simple ? A t-on déjà vu un taxi annoncer 18 € de course et exiger ensuite 10 € pour l’essence ? De plus, qui sait exactement ce que contiennent ces surcharges ?
Sans vouloir faire des compagnies aériennes des boucs émissaires, il faut bien reconnaître que tout cela manque un peu de transparence. Et ne cesse d’alourdir la facture. Or quand les compagnies ajoutent des zéros, justifiés ou non, en bas de la note, ce sont les voyageurs d’affaires et les Travel Manager qui font la grimace. Car dans un climat d’affaires morose, la tentation est grande de couper dans les budgets du voyage…
Bon allez, hauts les cœurs et pensons à l’été : à défaut de voyage professionnel, il est temps de songer aux déplacements privés, de sortir les valises pour partir cette fois en famille et partager le voyage, ce qui en est bien le sel. Il sera toujours bien temps de s’inquiéter au retour. Bonnes vacances à tous !

Annie Fave