L’hôtellerie fait grise mine en avril

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L'étude mensuelle Deloitte In Extenso révèle que les performances hôtelières françaises ont été très contrastées en avril. Paris affiche une nouvelle fois une tendance à la baisse tandis que les grandes agglomérations de Province ont profité d’un calendrier scolaire qui leur était plus favorable.

L'étude Deloitte-In Extenso estime que les performances ont été plutôt maussades au mois d’avril. En effet, l’hôtellerie de luxe et le marché super-économique enregistrent une baisse du chiffre d’affaires hébergement. «Elle est particulièrement marquée pour l’hôtellerie de luxe où le chiffre d’affaires hébergement est en recul de 8%. Le reste du marché s’en tire un peu mieux mais de l’hôtellerie économique au milieu de gamme, la tendance est à la stagnation des chiffres d’affaires hébergement».

Avril affiche surtout des résultats très hétérogènes. Comme le souligne Olivier Petit – Associé In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie – le meilleur côtoie le pire. Dans les grandes agglomérations, les croissances à deux chiffres côtoient de fortes chutes d’activité. La raison est en grande partie à chercher du côté du calendrier scolaire. L’année passée, les vacances scolaires des académies franciliennes et de Bordeaux couvraient une bonne partie du mois d’avril. Cette année, ces mêmes académies ont une partie de leurs vacances de printemps sur le mois de mai. A la clé, une activité économique plus active en Avril pour ces zones émettrices de clientèles. Ce sont surtout les grandes agglomérations – Lille, Lyon, Marseille, Nantes, etc. – qui en ont profité. Les interactions restent très fortes entre le tissu économique parisien et celui des grands pôles urbains français.
Le phénomène est moins palpable pour les villes secondaires, plus ancrées dans le tissu économique local. Là, les effets du calendrier scolaire ont pu être négatifs et impacter l’hôtellerie. A souligner tout de même, la belle météo enregistrée sur une partie du mois d’avril a profité à quelques destinations touristiques, notamment sur le littoral.

Si Paris a pu dynamiser l’hôtellerie de Province, son marché hôtelier, en revanche, a souffert en Avril. A l’exception des adresses haut de gamme standard, toutes les catégories affichent un net recul du chiffre d’affaires hébergement. En effet, le RevPAR grand luxe a chuté de 2,6%, celui du milieu de gamme de 4,6% et le segment économique de 4,8% alors que le RevPar des établissements haut de gamme de la capitale présentent une hausse de 2,5%. «Depuis le début de l’année, l’hôtellerie parisienne semble être entrée dans la tourmente. Seul le mois de Mars avait marqué une pause dans cette tendance baissière. Cette pause est révolue et les inquiétudes se font plus présentes, surtout avec un mois de Mai riche en ponts», conclut l'étude.