La CNIL s’inquiète des prix des voyages sur internet à la tête du client

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Nous avons plusieurs fois évoqué l’IP Tracking, cette pratique qui consiste à suivre les adresses IP des futurs voyageurs qui consultent les sites en ligne, pour comparer les prix. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés s’inquiète de cette pratique et espère y mettre fin avant l’été.

La CNIL s’inquiète des prix des voyages sur internet à la tête du client
Lorsqu’un internaute compare les prix avant d’acheter, il lui arrive de revenir plusieurs fois sur un site, signe qu’il est réellement intéressé. Les acteurs du transport se sont saisis de ces visites répétées et augmentent régulièrement leurs prix, de façon à faire comprendre que le nombre de places disponibles se réduit, et que le prix augmente naturellement par le jeu de la loi de l’offre et de la demande. L’eurodéputée Françoise Castex a obtenu de la CNIL l’ouverture d’une enquête, annoncée mardi sur son blog. Les adresses IP pouvant être assimilées à des données personnelles, ces informations relèvent en effet de la compétence des autorités nationales. Dans sa réponse à l'euro-députée, la CNIL précise que «Ne disposant pas à ce jour d'éléments (…) la Commission a décidé de mener une étude afin de déterminer si les dispositions relatives à la loi Informatique et Libertés sont respectées». Selon la CNIL, «L'IP Tracking doit également être appréhendé sur le fondement des pratiques commerciales déloyales». Elle affirme ainsi «travailler en collaboration étroite avec la DGCCRF afin de déterminer (…) de l'opportunité de réaliser des actions conjointes auprès des principaux opérateurs concernés». Il est vrai que cette pratique demeure particulièrement difficile à prouver. Une hausse des prix, dans un système à temps réel, peut en effet tout à fait se justifier par le simple jeu de l'offre et de la demande. Mais la députée socialiste considère que «Si ces procédés sont avérés, ils constitueraient une violation manifeste de la directive 95/46/CE sur la protection des données personnelles et une atteinte extrêmement grave aux droits des consommateurs».

Ci dessous en PDF la réponse complète de la CNIL à Françoise Castex