La Cour des comptes tire l’oreille de la SNCF et de la RATP

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"La qualité du service aux voyageurs se dégrade" explique clairement la Cour des comptes qui critique noir sur blanc la gestion des transports ferrés d'Ile-de-France, mettant en cause l'opacité des comptes de la RATP et de la SNCF.

La galère que vivent certains voyageurs sur des réseaux saturés en Ile de France n'a pas échappé à la Cour des Comptes qui explique que "Dans les années TGV, on a fait des TGV et les trains de banlieue en ont pâti, on n'avait pas d'argent pour investir de tous les côtés". Résultat: "Entre 2001 et 2009, le trafic sur les réseaux du transport régional a augmenté de près de 20% sans que les infrastructures évoluent en conséquence"et "les réseaux ferrés peinent à s'adapter à l'étalement urbain". Didier Migaud, le Président de la Cour des Comptes, appelle à une révision des contrats qui lient la RATP et la SNCF au STIF, le Syndicat des transports d'Ile de France, car selon lui, "La régularité et la ponctualité des lignes se sont globalement dégradées", alors que dans le même temps "Le bilan financier du bonus/malus a été constamment positif pour les exploitants". La ligne 13 du métro et la ligne de RER B, dont le taux d'irrégularité culmine à 21,8 %, sont particulièrement montrées du doigt. La Cour des comptes considère que le Transilien devrait avoir des comptes indépendants et certifiés, permettant de savoir notamment le nombre de salariés affectés à son service.

A l'avenir, la Cour des comptes appelle à investir en modernisant et en renforçant les lignes existantes avant d'en développer de nouvelles. Elle estime qu'aujourd'hui dans leurs projets, les investisseurs surestiment les gains de temps pour les utilisateurs et sous-estiment les investissements, notant que le coût du contrat de plan Etat-Région a augmenté de 92 % par rapport à ses prévisions initiales entre 2000 et 2006. Pour elle, le nouveau métro circulaire dans le Grand Paris n'est pas une priorité, "On a tout le temps de réfléchir".