La FNAUT proteste contre le transfert des services de TER au bus

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Dans une lettre ouverte adressée aux président(e)s des conseils régionaux, la FNAUT exprime sa crainte croissante de transferts de services ferroviaires régionaux sur route, et demande l’expérimentation rapide d’un recours à d’autres exploitants que la SNCF.

La FNAUT proteste contre le transfert des services de TER au bus
La solution préconisée par la Cour des Comptes, la commission Mobilité 21 et la SNCF elle-même pour réduire la charge financière du TER est de transférer certains services sur route. La FNAUT (Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports) écrit aux présidents des conseils régionaux pour dénoncer les "effets pervers" et estime que "les Régions ne peuvent plus être des chambres d’enregistrement de la dérive des coûts". Nous reproduisons ici ses arguments :

"En cas de transferts sur route occasionnels et de fermetures de lignes, une partie importante de la clientèle se détourne du transport public et se reporte sur la voiture individuelle. Suite à ce report, un transfert sur route présente, contrairement à une idée reçue, un bilan énergétique négatif. Par ailleurs il renforce les inégalités territoriales au sein des régions. Un transfert sur route permet de faire des économies à court terme mais évite de s’interroger sur les causes de la faible fréquentation du train : la qualité médiocre des services, et surtout les coûts
d’exploitation beaucoup trop élevés de la SNCF. En Allemagne, la délégation de service public est une démarche gagnant-gagnant. Depuis 1996, les nouveaux opérateurs comme la Deutsche Bahn ont diminué les coûts d’exploitation, amélioré et étoffé l’offre ; la contribution publique a diminué ; la fréquentation a augmenté ; l’emploi cheminot a été développé ; l’industrie ferroviaire a bénéficié de commandes importantes ; 500 km de lignes régionales ont été rouverts au trafic voyageurs".

La FNAUT demande donc aux président(e)s des conseils régionaux d’exclure tout transfert sur route et de plaider auprès du législateur – comme cela a été fait pour la régionalisation – pour le droit à l’expérimentation de l’ouverture à la concurrence des services TER, par délégation de service public ou création de société publique locale. Pour elle, "Cette expérimentation doit débuter en particulier sur les lignes dont la pérennité est menacée".