La France : combien de voyageurs d’affaires ?

838

Depuis des années, sous le vocable "Voyage d'affaires", sont comptabilisés les déplacements technologiques, les missions de longue durée, les interventions itinérantes de maintenance et les voyages portant le savoir-faire commercial d'une entreprise. Certains ne vont pas plus loin que leur département. D'autres touchent la France entière ou l'Europe et (assez peu) concernent l'international.

Si l'on devait quantifier le nombre de déplacements pour qualifier un salarié de "grand voyageur", on se heurterait assez vite à des visions très personnelles du mot "voyage d'affaires". Visions sommes toutes justes puisqu'aucun chiffre ne vient étayer cette appellation, plutôt élastique et floue. On pourrait se fier au seul nombre de voyageurs affichés dans les entreprises (celles du CAC 40 pour les 80 % du marché). Dangereux. Il faudrait y ajouter les sociétés de taille moyenne, souvent très présentes à l'international. Mais que deviennent les techniciens, en déplacement professionnel dans l'Hexagone ? C'est à ce petit jeu que s'est prêté l'une de nos lectrices, étudiante en commerce international, Marine Valton, dont le père travaille dans le corporate business. Elle nous prévient d'emblée : "Il ne s'agit que d'un travail de recoupement établi à partir de témoignages récupérés au sein des entreprises et croisés avec des datas en provenance des organismes officiels comme les CCI, l'INSEE...". Bref, une fois prises toutes les garanties, le résultat ? Il y aurait environ 1,4 millions de salariés qui voyagent, toutes missions et durées confondues. Et dans ce chiffre, crédible, environ 215 000 grands voyageurs. C'est à dire avec plus de 10 voyages (dont 5 long-courriers) par an, soit près d'un par mois. Selon Marine, plus de 60 % des déplacements réguliers sont d'ordre technologiques. Et de nous préciser : "Il y a dans les grands voyageurs des patrons de PME/PMI très pointues qui sont les commerciaux de leur entreprise". Il reste que les contours même des déplacements professionnels sont flous et peu précis, et les attentes des entreprises en matière de voyages commerciaux se confondent avec les déplacements techniques de proximité. Bref, il y aurait une mission à mener sur ce sujet. Les résultats permettraient aux fournisseurs comme aux acheteurs d'avoir une vision plus précise des attentes et des besoins. Etablir les contours du thermomètre donnerait à la profession une meilleure visibilité du marché qu'elle laboure tous les jours.

Marcel Lévy