La SNCF part en guerre contre les signaux d’alarme abusifs

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En 2011, plus de 95 % des signaux d’alarme tirés en Île-de-France en 2011 l’ont été abusivement, sans être justifiés par une situation de danger avéré ou potentiel constatée. Ce geste peu civique a provoqué, au cours de l’année, le retard ou l’annulation de près de 13 000 trains en Ile-de-France. En effet, un signal d’alarme, c’est en moyenne 10 minutes de retard pour la rame concernée et un effet «boule de neige» potentiel pour les trains qui le suivent, pouvant entraîner des suppressions de trains lorsque le retard cumulé est trop important. La SNCF a décidé de lutter contre ce signalement abusif.

La SNCF part en guerre contre les signaux d'alarme abusifs
En 2011, 6729 signaux d’alarme ont été tirés abusivement en Île-de-France, soit 18 par jour en moyenne. Un score qui ne plait pas vraiment à la SNCF puisqu'il marque une reprise à la hausse de cet incident qui retardent les trains. La ligne J est particulièrement touchée, elle enregistre actuellement 9 signaux non justifiés en moyenne par jour. Pour limiter les effets de ces signaux intempestifs, la compagnie ferroviaire renouvelle ses efforts de communication auprès de ses passagers sur les conséquences et les risques d'un geste qui n'a rien d'anodin. En effet depuis la création en 2009 d’un nouveau délit de «trouble ou d’entrave à la mise en marche ou la circulation des trains», l’auteur peut être puni jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 3750 euros d’amende. En plus de la prévention, la SNCF étudie également la mise en place d’un boîtier transparent protégeant le signal d’alarme des trains du RER D pour donner un temps « moral» de réflexion à la personne qui s’apprête à tirer un signal d’alarme.
L’entreprise s’était attelée à ce problème dès 2008 et avait pris également d’autres mesures comme la sensibilisation dans les écoles et les collèges (les jeunes toutes les classes sociales confondues étant les principaux acteurs du méfait) et la mise en place de dispositifs adaptés sur les trains. Elles avaient permis après quatre ans d’augmentation (+25 % de 2007 à 2010) de voir le nombre de signaux d’alarme abusifs constatés en Ile-de-France reculer de 21,5 % en 2011. Des efforts aujourd’hui moins visibles dans les chiffres.