La baisse du pétrole, une bonne nouvelle pour les voyageurs d’affaires !

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Une réunion des pays producteurs de pétrole aura lieu ce 27 novembre à Vienne, en Autriche. L’enjeu est de taille pour l’Opep : il s’agit d’enrayer la baisse du cours du pétrole, qui a perdu un quart de sa valeur depuis l’été. Il y a peu de chances que l’organisation y parvienne, une très bonne nouvelle pour le voyage d’affaires !

Le carburant coûte en moyenne 10 centimes d’euros de moins du litre qu’au mois de juin. Il n’est pas rare de trouver du gas oil à 1,20€ (le plus bas depuis 4 ans) et le baril s’installe à un peu moins de 80$ le baril de Brent à New York, contre 100$ en juillet. La faute à la faiblesse de la croissance mondiale et notamment européenne. La faute aussi à la quantité de pétrole produite, de plus en plus importante depuis l’arrivée du pétrole de schiste américain et Canadien – demain argentin – qui a considérablement changé la donne des producteurs pétroliers, en même temps que le retour sur le marché du pétrole libyen. Cette baisse des cours provoque une perte sèche pour tous les producteurs, et déséquilibre particulièrement les comptes du Vénézuéla, du Nigeria, de l’Algérie ou de la Russie notamment, sans parler des pays du Golfe et en particulier de l’Arabie saoudite (35% de la production de l’Opep).

Y a-t-il un risque que la réunion de Vienne change quelque chose au prix du pétrole ? Sans doute pas. D’une part car l’Opep ne représente plus aujourd’hui qu’un tiers des pays producteurs. Et même si l’Organisation réduisait sa production, les autres producteurs compenseraient. Difficile à l’heure actuelle de croire en effet à un éventuel accord US – Opep, d’autant que les Etats-Unis apprécient ce prix faible. A moins d’un énorme chamboulement, les prix devraient donc rester à ce niveau au moins quelques mois. Ils ne baisseront sans doute guère (jusqu’à 75 $ peut-être) parce qu’en dessous, le pétrole de schiste n’est pas rentable et que les US feront tout pour maintenir les prix à ce niveau. Le baril ne montera pas beaucoup non plus. En raison de la faiblesse de la croissance mondiale qui s’accompagne de mesures d’économies d’énergies eu Europe, ce qui réduit la consommation. Mais aussi parce qu’apparaissent de nouveaux gisements, notamment au Mozambique, qui promettent de nouvelles productions à venir, donc une relative abondance de pétrole sur les marchés.

Et le voyageur d’affaires dans tout cela ? Il y trouve son compte. Ses déplacements professionnels (et personnels !) en voiture coûtent moins cher. A terme, en toute logique, le prix du kérosène donc des billets d’avion devraient également baisser. Si tant est que les compagnies nous fassent bénéficier des économies qu’elles réalisent aujourd’hui. Pour l’heure, elles se refont une marge. Mais on peut espérer qu’à terme, elles seront raisonnables et réduiront les surcharges carburant qu’elles nous ont abondamment imposé sur les billets. Comment cela, je crois au Père Noël ? Non, bien que ce soit de saison. Mais à la concurrence, oui. Si l’une d’entre elles a les moyens d’attirer le voyageur par le prix, croyez bien que les autres s’y mettront. Simple logique commerciale.

Annie Fave