La fin du BlackBerry est-elle annoncée ?

62

Sale temps pour Research in Motion, l'entreprise technologique de l'Ontario qui a mis au point et développé le BlackBerry. Après l'annonce de ventes plus faibles que prévu, de revenus et de profits inférieurs à ce que pensaient les gestionnaires de l'entreprise, les analystes canadiens ont fortement corrigé la cote de l'entreprise en réduisant de 3 milliards de dollars sa valeur boursière. Bien sûr, on pourrait croire que cette opération n'est que financière et qu'elle s'inscrit dans le cadre de la crise économique que traverse actuellement le continent nord-américain. Pour beaucoup de spécialiste,s il n'en est rien. BlackBerry ne serait plus aussi efficace que ne veulent bien le dire ses promoteurs, qui vantent en priorité sa sécurité auprès des directions informatiques d'entreprises soucieuses de protéger les datas des utilisateurs.

En fait, la problématique est différente. Pour beaucoup d'utilisateurs de Smartphone l'approche ludique, graphique et intuitive du téléphone est devenue essentielle dans son utilisation quotidienne. La mise à disposition d'applications qui facilitent la vie, par exemple le voyage, est devenue un atout que BlackBerry a bien cherché à intégrer, sans atteindre pour autant le succès des applications Android ou iPhone. Avec un profit trimestriel en baisse de 58 %, RIM devra évoluer rapidement pour ne pas se laisser distancer par la concurrence, Apple, Samsung voire très prochainement Motorola, dont la division téléphonie mobile a été rachetée il y a peu par Google. Mais les concepteurs du BlackBerry ont-ils réellement le moyen d'innover ? Certes, les écrans sont devenus aujourd'hui plus ludiques mais loin de valoir ceux proposés par la concurrence. L'utilisation d'écrans tactiles, loin d'être une réussite chez BlackBerry, est un des éléments essentiels de choix qui attire les jeunes générations conscients que leur téléphone est un second bureau.
Mais BlackBerry ne se considère pas comme battu par la concurrence et cherche des pistes de développement à annoncer très rapidement. D'autant que le dernier lancement de produits novateurs date de 2010 avec le BlackBerry Torch équipé d'un écran tactile et d'un clavier coulissant. Autre coup dur, les tablettes Playbook ne sont pas très demandées sur les marchés. On susurre aujourd'hui que RIM pourrait permettre rapidement l'utilisation des applications Android sur ses téléphones. Une rumeur, rien de très précis même si dans la compagnie, on évoque depuis quelques mois une innovation spectaculaire pour le début de l'année 2012. Là encore les analystes restent sceptiques même si beaucoup reconnaissent la capacité de RIM à se relancer sur le marché. Pour les plus pessimistes, la bataille est perdue !

Philippe Lantris