La guerre de la sécurité est engagée aux États-Unis dans le voyage d’affaires

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Depuis deux jours, la bataille fait rage dans les colonnes de la presse d'outre Atlantique autour d'un sujet reconnu comme crucial par tous les Américains : la sécurité dans les aéroports. Après la publication de très nombreux articles autour des plaintes transmises par les voyageurs aux responsables de la TSA (Transportation Security Administration), c'est au tour des associations de voyageurs d'affaires de rappeler que les règles établies en matière de contrôle sécuritaire sont essentielles au bon déroulement du transport aérien.

Point de départ de cette polémique, les mesures mises en place depuis le 1er novembre dernier par la TSA. Désormais les agents des postes de sécurité doivent réaliser des contrôles renforcés, et ils n'assurent plus les palpations avec le dos de la main mais avec les deux mains et sont même autorisés à des palpations au plus près du corps s'ils ont le moindre doute sur le passager. Bien évidemment, ce sont des agents masculins ou féminins qui assurent cette mission selon le sexe du passager à contrôler. Preuve que le sujet est crucial, la plupart des associations de voyageurs d'affaires comme LABTA (Los Angeles Business Travel Association) se disent convaincues que le maintien de règles de sécurité strictes sera la seule garantie d'un transport aérien propre qui ne subira pas les soubresauts des risques liés à des attentats.

Dans une chronique publiée par le Los Angeles Times, LABTA s'inquiète "d'une libéralisation des contrôles qui donnerait des idées à des groupuscules terroristes". Pour son Président, "Ce serait la fin d'un transport aérien sécurisé indispensable aux déplacements professionnels". Même point de vue pour la NBTA qui a interrogé 934 professionnels du voyage d'affaires pour connaître leur sentiment vis-à-vis des agacements manifestés par leurs voyageurs. 81 % des acheteurs disent qu'il faut accepter les nouvelles procédures de la TSA, même si elles apparaissent plus contraignantes. Selon les spécialistes de la sécurité américaine, les nouvelles mesures engagées vont très sensiblement ralentir le passage au poste de sécurité. Une crainte qui fait annoncer aux responsables des aéroports américains que les temps d'enregistrement vont désormais augmenter : trois heures pour un vol vers l'Europe. Au moins quatre pour les destinations sensibles. L'administration Obama se refuse à simplifier les processus mis en place et déclare "qu'elle ne veut pas être le gouvernement qui aura facilité le renouveau du terrorisme aux États-Unis". On peut comprendre. Mais les exemples de manque de discernement se multiplient. L'équilibre reste à trouver.

Philippe Lantris à New York