La réaction d’Air France et du SNPL à la note du BEA sur l’accident de l’AF 447 (avec vidéo)

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Avant même d'apporter le moindre commentaire, Air France ouvre son communiqué en ayant une pensée sur les familles avant de préciser que "la ténacité des autorités, d’Airbus et d’Air France a permis de retrouver les boîtes noires et des éléments de l’avion après deux ans de recherche".

Pour Air France, "le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) est ainsi en mesure de faire connaître la séquence des événements ayant abouti à l’accident du vol AF 447 Rio/Paris le 1er juin 2009. Cette description des faits se substitue aux hypothèses émises depuis deux ans. Il apparaît que l’équipage en fonction a suivi l’évolution météorologique et a effectué un écart de route, que la panne des sondes de vitesse est l’événement initial qui entraîne la déconnexion du pilote automatique et la perte des protections de pilotage associées, que l’avion décroche à haute altitude. Il apparaît également que le commandant de bord a rapidement interrompu son repos pour rejoindre le poste de pilotage. L’équipage, rassemblant les compétences des trois pilotes, a fait preuve de professionnalisme, engagé jusqu’au bout dans la conduite du vol et Air France souhaite leur rendre hommage.
Les données recueillies doivent à présent être analysées. C’est au terme de ce travail complexe, qui exige sérénité et rigueur, que le BEA devrait établir l’enchaînement des causes qui a conduit à la catastrophe....Air France souhaite que tous aient la patience d’attendre le rapport intermédiaire que le BEA publiera dans quelques semaines accompagné sans doute de recommandations complémentaires".

De son côté le SNPL (Syndicat National des Pilotes de Ligne) constate que le document publié par le BEA ne décrit qu’une partie de l’enchaînement des événements vécus par l’équipage, et non la compréhension totale des faits ayant conduit à l’accident.

Dans un premier temps et faute d’informations exhaustives sur le déroulé des faits, le SNPL constate que :
- Plusieurs minutes avant la défaillance des systèmes de bord, l’équipage a bel et bien effectué les manœuvres d‘évitement des zones orageuses ;
- Le givrage des sondes Pitot est confirmé comme étant à l’origine de l’enchaînement des faits ayant conduit à l’accident. Ce givrage a provoqué une perte d’indications de vitesse fiables, la déconnexion des aides au pilotage et la perte des protections de pilotage à haute altitude.
Le commandant de bord, revenu au poste très rapidement, et les deux officiers pilotes de ligne se sont retrouvés face à une situation soudaine, extrêmement complexe et totalement déroutante qu’ils ont tenté de maîtriser jusqu’au bout.

Les éléments recueillis doivent maintenant être analysés en profondeur.

Le SNPL souhaite que le travail du BEA se poursuive dans le calme et la sérénité, et reste dans l’attente du rapport intermédiaire qui seul permettra de comprendre l’ensemble des événements qui ont mené à l’accident et d’améliorer la sécurité des vols.


Courtoisie BFM TV