La région veut repenser la circulation en Ile de France

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Un plan anti bouchon sera jeudi au programme du Conseil régional d’Ile de France. Files express, système prédictif des embouteillages, Valérie Pécresse veut agir sur tous les leviers… Y compris sur les routes qui ne dépendent pas de sa compétence.

Deux femmes, deux stratégies : tandis qu’Anne Hidalgo veut piétonniser les voies sur berge de Paris, Valérie Pécresse veut les intégrer dans un plan plus large pour fluidifier la circulation en région parisienne. Un nouveau bras de fer en perspective ? C’est en tous cas par voie de presse, dans le Journal du Dimanche, que la Présidente LR de la région Ile de France a présenté son plan « smart region » qui sera soumis le jeudi 22 septembre au vote du Conseil régional. La présidente du conseil régional d'Ile-de-France annonce sa volonté de créer "un véritable réseau routier d’intérêt régional (RRIR)" qui regrouperait "les autoroutes, les nationales, certaines départementales, ou encore le périphérique ou les voies sur berge à Paris". Pour elle, ce n'est "pas la route qui pollue" mais la circulation et les bouchons. Elle veut améliorer la vie des habitants en rappelant que "les trois quarts des déplacements franciliens se font sur les infrastructures routières".

Un budget de 200 millions d’euros serait affecté à la résolution d’ici 2021 de 6 points noirs avec 6 nouveaux projets : "une voie rapide Meaux-Roissy (77) ; la poursuite de l’avenue du Parisis, entre Sarcelles et Gonesse (95) ; la construction d’un pont sur la Seine à Melun (77) ; d’un autre franchissement du fleuve dans l’Essonne, du côté de Vigneux (91), pour rejoindre Orly ; le doublement de la RD30, entre Plaisir et Élancourt (78) ; et le traitement du pont de Villeneuve-Saint-Georges (94)".

Au-delà, c’est la fluidité de la circulation que la présidente veut travailler avec la possibilité de "réaménager les bandes d’arrêt d’urgence", sur des portions d'autoroutes identifiées pour y "faire circuler des transports en commun ultra rapides". Des travaux vont débuter sur l’A3 et l’A12, d’un coût de 9,7 millions tandis qu’une nouvelle expérimentation sera lancée pour des files dédiées au covoiturage, pour les "voitures transportant au moins trois personnes", et les bus et les taxis, avec "des amendes dissuasives et un système de contrôle complètement nouveau – en plus de la reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation – pour lutter contre les resquilleurs".

Pour lutter contre l’effet « accordéon » bien connu des automobilistes, la Présidente annonce sa volonté de "généraliser la gestion dynamique des limitations de vitesse, modulées en fonction du trafic". Il s’agit par exemple de "réduire temporairement la vitesse autorisée de 130 km/h à 70 km/h aux heures de pointe" sur l’A13 notamment. La région va aussi lancer "en 2017, le guidage intelligent en temps réel", avec "un calculateur multimodal prédictif", pour lequel elle investit 5 millions d’euros, qui permettra par exemple de savoir "comment gagner vingt minutes sur votre itinéraire" aux heures de pointe.

Et en regardant vers l’avenir, la présidente de région veut "i[préparer à l’arrivée des futurs véhicules guidés autonomes [sans conducteur], ou des futurs 'trains de bus' ou RER autoroutiers]i". D'où l'importance d'intégrer les nouvelles technologies dans son projet global de "Smart région" : "Nous allons expérimenter des routes solaires et thermiques."