Le 12 septembre a t-il encore peur du 11 septembre ?

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En une journée, le monde entier est revenu dix ans en arrière pour revivre la tragédie du 11 septembre 2001. En moins de 24 heures, un flot d'images est venu submerger l'actualité du jour. Emotion, larmes, inquiétude sont ainsi remontés sur le devant de la scène. Au delà des hommages et des sondages qui affirment que 79% des américains sont persuadés qu'ils revivront de telles scènes d'horreur sur leur territoire... Le transport aérien poursuit sa trajectoire, faisant fi de toutes les crises et de tous les dangers potentiels.

Pour être franc, je ne me souviens plus très bien des mesures de sécurité en place avant le 11 septembre 2001. Et pourtant, grand voyageur, je me rends compte que l'on s'habitue plus au quotidien qu'aux images du passé. Etait-ce plus simple de voyager avant la chute du Trade World Center ? Plus souple ? Sans doute. Ai-je constaté un ralentissement très fort aux postes de sécurité ? Oui et non, selon l'heure à laquelle j'arrive ou la classe qui m'est attribuée. Au final, je me rends compte que globalement, la sécurité qui m'était promise a été atteinte. Certes, je peste contre ces personnes âgées qui ont enfoui leur carte d'embarquement au fond d'un sac. Oui, je m'insurge contre ce geste stupide qui me conduit à enlever mes chaussures alors que tous les spécialistes me disent que cela ne sert à rien. C'est vrai que je m'affole en voyant mes confrères tester, avec succès, les contrôles de sécurité et passer pistolets et autres explosifs... Au fond, je sais bien que bon nombre de contrôles sont des "amuse-voyageurs", uniquement là pour les rassurer... Mais au final, il me faut constater que les crash d'avion sont plus d'ordre mécanique ou humain que le fait de terroristes. Alors bien sûr les compagnies payent, et nous transmettent la charge. Mais globalement, comme aurait dit Pierre Dac : "La sécurité est sûre, c'est sûr". Pour l'entreprise qui envoie son personnel partout dans le monde, ce constat est rassurant. Voilà qui ne doit pas nous conduire à baisser les bras, même si on râle, même si on s'énerve, même si on peste contre les contrôles. Après tout, cinq minutes de notre vie pour ne pas la perdre, ce n'est pas grand chose.

Marcel Lévy