Le MICE, un formidable fourre-tout !

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Pour les rares lecteurs qui ne connaîtraient pas le mot, MICE signifie "Meeting, Incentives, Congress, Expo/Events", une expression qui désigne un ensemble de missions dans des univers aussi différents que l'événementiel, la réunion, les salons ou les voyages de récompenses. Autant le dire, sous ce terme barbare se cache une véritable auberge espagnole difficile à gérer et à mettre en œuvre au sein des entreprises.

Pas facile de comparer une réunion d'une vingtaine de personnes avec un séminaire d'entreprise qui regrouperait plus de 700 participants. Comment mettre sur le même plan un événement essentiel à une opération de marketing avec la simple présence d'une société au sein d'un salon international. Le MICE, c'est l'art du grand écart. Un domaine où l'on a volontairement remisé tout ce qui n'entrait pas dans le monde du voyage d'affaires en se disant qu'au final... Chacun y retrouverait ses petits. A priori, le terme utilisé depuis fort longtemps, ne choque personne. Dans la réalité on voit apparaître aujourd'hui des grandes familles du MICE dans l'univers du voyage d'affaires. Et ce n'est pas par hasard que bon nombre d'acheteurs ou Travel managers se retrouvent à gérer, en plus de leurs activités "voyages", ces demandes nouvelles au sein de l'entreprise. Pendant longtemps, on a confié le MICE à des agences spécialisées, rémunérées le plus souvent par un jeu de commissions sur le volume d'affaires réalisées. Elles ont ainsi, pendant très longtemps, vécu richement de l'imagination débordante des directions marketing à l'affût de tout ce qui ferait la différence dans la présentation d'un produit ou le lancement d'un service. Économies obligent, aujourd'hui l'ensemble de ces missions, à l'exception de la conception artistique de l'événement, revient lentement mais sûrement au sein de l'entreprise qui analyse tous les coûts, les optimise, les réduit. Et de fait, réserver une salle de réunion quel que soit le nombre de personnes, choisir des pauses-café et commander des repas ne demande plus à savoir exceptionnelle. Il suffit de surfer sur Internet pour se rendre compte que tout est disponible d'un seul clic. L'univers des "meetings", lui, est en plein bouleversement. Il ne fait que commencer une longue mutation dont on sait déjà qu'elle se fera le plus souvent en interne. Il n'en va pas de même forcément pour les réunions plus stratégiques, les séminaires du "top management", les rencontres commerciales de haut niveau ou tout autre opération qui nécessite de regrouper en un même endroit les forces vives d'une ou plusieurs entreprises. La grande nouveauté c'est que désormais on fera appel à un "consulting" extérieur pour la mise en musique des choix qui auront été faits. L'entreprise se réservant le soin d'acheter concrètement les prestations décidées. Ces nouveaux intervenants du MICE, payés le plus souvent à l'heure, répondent parfaitement aux besoins d'externalisation des entreprises tout en offrant la maitrise des coûts attendue. Ils travaillent en toute transparence, aux côtés mêmes des acheteurs, sans crainte de fournir les noms des fournisseurs ou les devis des opérations. Engagés dans le même souci d'économies, ils deviennent des spécialistes recherchés et écoutés. Ils ne sont plus commissionnés sur ce qu'ils arriveront à vendre. Ces bouleversements risquent bien de changer la donne en matière de MICE. Le développement des réceptifs dédiés, la montée en puissance des experts consultants et la simplification des méthodes sont de vrais nouveautés. De quoi faire bouger les lignes en entreprise.

Marcel Lévy