Le changement de langue nous fait du bien

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Je l'ignorais mais au final l'information ne m'a pas étonné : l'apprentissage des langues reste la première formation européenne demandée par les salariés de 16 des 27 pays de la Communauté Européenne. Selon un sondage réalisé par le cabinet allemand Henge, l'anglais tient le haut du pavé pour 78 % des DRH suivi de près par l'Allemand, l'Espagnol... Et plus loin le Chinois qui a fait un bond spectaculaire dans la liste des stages demandés en passant de 46ème place à la 12ème.

Si l'étude ne détaille pas la nature des formations souhaités en fonction des postes occupés, elle livre quelques pistes aux amateurs de détails. "Voyager et mieux échanger" reste la première motivation des stagiaires. Pour 65% d'entre eux, "manier l'anglais est essentiel à l'évolution d'une carrière". Logiquement, 56 % des sondés pensent que l'on ne "peut pas évoluer dans une entreprise internationale sans maîtriser la langue de Shakespeare". Enfin, 36% pensent "que ne pas parler l'anglais correctement est un handicap pour trouver du travail".
Bien évidemment, les autres langues ne sont pas oubliées. 43 % des personnes interrogées affirment que posséder une langue de la communauté européenne est un réel plus. Pour le nord de l'Europe, c'est l'Allemand à 65%. Pour les Allemands, le Français comme l'Espagnol ou l'Italien apparaissent comme des langues à posséder. Seuls les Anglais sont formels : à quoi bon parler une autre langue si ce n'est pour le plaisir ? 61% d'entre eux estiment que bien maîtriser l'anglais est suffisant aujourd'hui pour assumer leur avenir professionnel.
Selon Robert Henge qui a piloté ce travail universitaire, "il faut analyser avec prudence ces résultats car beaucoup de personnes questionnées évoquaient les langues étrangères qu'ils aimeraient parler et non celles qu'ils parlent correctement ou couramment". D'où la très forte montée du Chinois, principalement en Angleterre ou en Allemagne. deux pays sensibilisés au commerce international et qui enseignent déjà dans les écoles quelques rudiments des cultures asiatiques. "Mais le phénomène est bien là", explique Robert Henge, "On sent que le Chinois fait partie de ces langues qui, pour les jeunes en formation, ouvrent des portes professionnelles importantes même si la majorité avoue leur peur d'appréhender une langue difficile et complexe". Car au final, à peine 38% des européens parlent correctement une langue secondaire. Il y a encore bien des stages à organiser.

Marc Dandreau