Le dialogue impossible entre la SNCF et ses clients

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Le sondage UFC Que Choisir publié hier souligne une très nette dégradation des relations entre la SNCF et ses clients en 6 ans. Autrefois un peu passifs, les passagers du train réclament toujours plus de ponctualité là où les conditions de transport ne s’améliorent pas. Résultat : la grogne s’amplifie.

C’est l’histoire du verre à moitié plein : plus de 63 % des voyageurs sont satisfaits des services de la SNCF. C’est nettement plus que la moitié, un score qui plairait bien pour toute élection. Mais cela veut dire aussi un verre presque à moitié vide et surtout considéré comme de plus en plus saumâtre par les voyageurs. Certes, la ponctualité des TGV est plutôt bonne, mais les voyageurs prennent au moins aussi fréquemment les trains régionaux, TER et intercités ou trains de banlieue qui, victimes de pannes, intempéries ou… « accidents de voyageurs », sont quant à eux de plus en plus fréquemment en retard. De quoi perturber le quotidien des déplacements. Mi-octobre la Sadur, association des voyageurs de la ligne D du RER (eh oui, c’est la SNCF) publiait un baromètre constatant 34 % des trains en retard en septembre 2012. Bien sûr, la SNCF a pris conscience des problèmes et d’énormes travaux sont en cours. Ce qui perturbe justement toujours plus les voyages, modifie les horaires, ce que les voyageurs acceptent de plus en plus mal. Malaise.
Guillaume Pépy a beau répéter ses explications et ses excuses, le dialogue reste donc en panne. Y compris dans la terminologie. Avez-vous remarqué qu’avec un bel ensemble, la presse a repris ce lundi le terme «d’usagers» de la SNCF ? La compagnie, elle, parle de plus en plus de clients. Elle a modernisé son vocabulaire, il lui reste à moderniser ses voies, et ses trains…

Hélène Retout