Le maillage des aéroports français passé au crible

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Le Conseil Supérieur de l'Aviation Civile (CSAC) a présenté son rapport sur l'avenir du maillage aéroportuaire, le 8 février 2017. Les auteurs du document ont principalement étudié les aéroports ayant eu une activité commerciale de passagers au cours des vingt dernières années, soit 120 plates-formes en France métropolitaine. Leurs recherches mettent en avant le rôle de ces installations quelle que soit leur taille, dans l’attractivité économique et touristique de l'Hexagone ainsi que les mesures à prendre pour améliorer leurs performances.

Le trafic de passagers a quasiment doublé entre 1994 et 2014 passant de 90 à 164 millions de voyageurs. Les aéroports des grandes aires urbaines mais également certaines plates-formes secondaires ont bénéficié de cette croissance, principalement grâce au développement des vols internationaux et des low-cost. L'étude précise également qu'elle a "profité aux treize régions françaises sans exception mais dans des proportions très différentes compte-tenu de leur situation de départ et des écarts de trafic très importants de l’une à l’autre".

De plus, la province contribue nettement plus qu’avant à la hausse nationale du trafic. En effet, la croissance du trafic des aéroports hors Île-de-France sur la période 1994-2004 correspondait à 40% de la croissance générale tandis que le taux était de 56% pour la période 2004-2014.

En outre, si on se concentre sur les 120 installations ayant eu une activité commerciale de passagers pendant ces 20 ans, la France métropolitaine posséde 1,88 aéroport par million d’habitants et compte 21,8 aéroports pour 100 000 km².

Des aéroports nécessaires pour l'économie des territoires
L'étude met également en avant un lien fort entre économie des territoires et aéroports. Les pistes facilitent les déplacements des voyageurs d'affaires ou le transport des marchandises vers la Capitale, l'Europe et l'international ainsi que la venue de touristes.

Les auteurs indiquent "Au cours des auditions, les acteurs locaux ont systématiquement affirmé le lien fort entre l’aéroport et le développement économique de leur territoire". Toutefois, l’équilibre budgétaire des installations est difficile. Ils estiment qu'il est "incertain au-dessous de 500 000 passagers, impossible au-dessous de 200 000 passagers".

Pour développer le trafic des installations les moins fréquentées, le document préconise de s'appuyer sur le tourisme ou encore l'aviation d'affaires. Par ailleurs, l'amélioration de la performance du réseau aéroportuaire français passera aussi, selon le rapport, par le développement de la connectivité aérienne de la France, le renforcement de l'accessibilité terrestre des plates-formes aéroportuaires et par l'innovation technologique et la modernisation des services de navigation aérienne.

Des pistes de travail
De plus, cette mission propose des pistes d’actions autour de quatre recommandations pour améliorer les performances des installations françaises :
- faire face aux contraintes pesant sur les financements publics aux aéroports ;
- engager un processus de réduction des coûts de touchée des vols - principal critère d’attractivité d’un aéroport pour des transporteurs, à l’échelle du maillage
- donner aux régions, dans leurs nouvelles compétences, les moyens de définir et de mettre en œuvre le maillage aéroportuaire le plus adapté au développement des territoires
- améliorer la connaissance sur les modes de gestion publique et privée des aéroports.

Le rapport complet de 84 pages est disponible via ce lien