Le prix des autoroutes augmente mercredi : sale temps pour les déplacements pros

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Le chiffre fait rêver : 5 milliards de profits en 5 ans. Les sociétés d’autoroute ont largement profité de la privatisation sans toujours tenir leurs engagements d’évolution du réseau notamment, pour certains, la baisse promise des tarifs du péage. Dès le 1er février, le prix des autoroutes françaises va augmenter d’environ 2,5 %. Pour les budgets déplacements des entreprises, le «coût» est dur.

Quoiqu’il en pense, le Ministre des Transports fait dans le politiquement correct en expliquant à l’AFP que "L'autoroute concédée est une infrastructure payée par l'usager. Le péage couvre le remboursement des emprunts souscrits pour financer notamment la construction, les investissements nouveaux et les charges d'exploitation". Difficile de faire plus «faux cul» dans une situation qui depuis des années a largement évolué. Remboursement des emprunts ? Avec plus de 30 ou 35 ans d’exploitation pour certains tronçons, l’amortissement est assuré. On ne fait pas 5 milliards de bénéfices en faisant pleurer dans les chaumières. Mais au-delà de cet échange qui pourrait donner le sentiment d’une expression politique (ce que je refuse), il faut mettre des visages et des trajets. Les visages de celles et ceux qui passent du temps sur la route et pour qui l’autoroute est un gage de sécurité. Pour les entreprises qui, techniquement ou commercialement, sont sur les routes toutes la journée. Et de fait, en 6 mois, la hausse confondue essence et autoroute, fait augmenter de 8,75 % le prix du kilomètre parcouru. Il parait que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. La hausse annoncée de la TVA (répercutée sur les hôtels et les services) rend difficile toute visibilité sur ses budgets. Le flou est l’ennemi de la prévision, encore plus en temps de crise.

Marcel Lévy