Le super retour des super assistantes dans le voyage d’affaires

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A force de concevoir des politiques voyages structurées et évolutives, des stratégies d’achat, des négociations croisées, des KPI*, des matrices de maturité et autres savants développements de toutes les techniques d’achat qu’enseignent les grandes écoles nationales ou européennes… On en oublie l’essentiel : mais qui va concrètent faire le travail ? A l’occasion du forum Dimo gestion qui se tenait à Lyon le 22 mars dernier, j’ai pu constater le grand retour des assistantes qui, dans bon nombre d’entreprises de taille moyenne, sont de vraies cadors dans le monde du voyage d’affaires.

Dans les années 70, quand une jeune fille, plutôt bonne en orthographe (je sais ce n’est pas notre fort), dotée de quelques dons organisationnels et capables de parler une ou deux langues se languissait à l’école… On lui prédisait un bel avenir de secrétaire. Mieux, de secrétaire de direction. Aujourd’hui, si elle a son bac, une ou deux années de fac et toujours une bonne capacité à materner son environnement proche, on la nomme assistante. Et derrière ce qui pourrait se vouloir péjoratif, se cache le moteur de bien des services. Une journée d’absence de cette diva et le mot « bazar » prend tout son sens.
«Nous constatons que bien des entreprises confient à leurs assistantes la gestion des voyages d’affaires et ce, bien au-delà du simple SBT», reconnait un fournisseur d’une grande agence de voyage, «Et disons-le : elles sont souvent plus efficaces que l’acheteur car elles connaissent très bien les besoins de leurs voyageurs, leurs attentes et leurs petites habitudes». Lors des appels d’offres, bien des vendeurs s’appuient sur les remontées d’expérience pour proposer des services que leur auront conseillés ces reines de l’organisation. Et de fait, le binôme acheteur/assistante fonctionne, et même plutôt très bien !
Aux USA, dans des entreprises comme chez Lehman Brothers ou Wal Mart, le rôle des assistantes en charge du voyage a été largement optimisé en deux ans. Responsables d’un ensemble de voyageurs, elles suivent très régulièrement des formations dédiés et participent aux présentations techniques organisées par les fournisseurs de l’hôtellerie ou de l’aérien. A-t-on ainsi réinventé le métier « d’agent de voyages » au sein des sociétés ? Pas réellement car le voyage n’occupe souvent que 30 à 50% de leur temps de travail. Pas assez pour en faire des spécialistes… Trop pour les considérer comme de simples secrétaires. Voilà un métier à temps partiel, qui devra rapidement trouver un nom.

Marcel Lévy

*Les indicateurs clés de performance (ICP), ou plus généralement appelés KPI (anglais : Key Performance Indicator), sont des indicateurs mesurables d'aide décisionnelle.