Le tatouage de la peur

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Avez-vous déjà croisé des hôtesses tatouées ou des stewards avec des piercing pendant vos voyages d’affaires ? Sans doute pas, les compagnies demandent généralement la stricte neutralité dans l’allure. Mais cela pourrait bien changer !

L’affaire fait grand bruit en Nouvelle Zélande. Une jeune femme, Claire Nathan, s’est vu refuser une embauche d’hôtesse de l’air chez Air New Zealand pour un motif simple : elle arbore sur son poignet un tatouage qui ne peut pas être dissimulé pendant le service. Selon la compagnie, ce tatouage - un « moko », tatouage traditionnel maori - pourrait faire peur à des passagers. Mais justement, ce tatouage étant celui des Maoris, premier peuple occupant le territoire néo-zélandais, des députés de cette origine réclament pour l’hôtesse le droit d’arborer un signe identitaire traditionnel. Et la compagnie aérienne est d’autant plus en mauvaise posture qu’elle utilise un tatouage maori comme logo sur tous ses documents (brochures, billets,…), qu'elle l’affiche sur son empennage et demande aux joueurs All Blacks, presque tous portant des tatouages traditionnels, d’être ses ambassadeurs ! Le premier ministre John Key lui-même s’est étonné. Pour l’heure, rien n’y a fait. Souvenons nous des tresses d'Aboubakar Traore sur Air France, il y a quelques mois. Une affaire qui s'est terminée aux Prud'hommes!

Au-delà de cette histoire, il est vrai que les compagnies aériennes ou les entreprises n’aiment guère les employés atypiques. Dans le commerce, la restauration et globalement les métiers en contact avec le public, les employeurs apprécient le chic, la distinction, plus rarement les signes communautaires ou les looks un peu saugrenus. Et les voyageurs d’affaires sont plus souvent en costume gris qu’en débardeur et tatoués. Seuls les dandys ne se font pas retoquer ! Et vous, cultivez vous la discrétion du look ?

Hélène Retout