Le train français est 3ème au classement européen

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Retards, annulations, pannes... les voyageurs d'affaires se plaignent régulièrement des services offerts par la SNCF. Mais selon le cabinet Boston Consulting Group qui a étudié le réseau ferroviaire de 25 pays européens la France n'est pas si mal lotie. L'indicateur Railway Performance
Index de l'étude 2015 montre que l'Hexagone occupe la 3ème place ex æquo avec le Danemark pour la performance de son réseau ferroviaire, derrière la Suisse et la Suède.

L’indicateur Railway Performance Index (RPI), déjà utilisé en 2012 dans une précédente étude, évalue la performance des systèmes ferroviaires en fonction de trois paramètres: l’intensité d’utilisation du système ferroviaire (nombre de voyageurs transportés, tonnage de fret), la qualité des services dispensés (ponctualité des trains régionaux et longue distance, proportion de trains à grande vitesse, prix) et la sécurité (nombre d’accidents en fonction du nombre de kilomètres parcourus, nombre de décès en fonction du nombre de kilomètres parcourus).

«La France obtient la 3ème place ex-aequo pour la performance globale de son réseau ferroviaire. Elle fait partie du premier des trois groupes distingués dans le rapport. Comme la Suisse, la Suède, le Danemark, la Finlande et l’Allemagne, la France s’illustre par son système ferroviaire particulièrement performant», affirme Agnès Audier, Directrice Associée et co-auteur du rapport. Les Français se plaignent souvent du retard des trains ainsi que du tarif des billets. Pourtant sur le paramètre "qualité des services" qui évalue la ponctualité, la vitesse et le bon rapport qualité-prix des prestations ferroviaires, l'Hexagone se hisse à la deuxième place du classement ex-aequo avec la Finlande.

Le deuxième groupe regroupe les pays qui enregistrent une performance généralement bonne, mais des résultats extrêmement variables en fonction des paramètres évalués (intensité d’utilisation, qualité des services ou sécurité), soit une note à l'index entre 4,5 et 6/10. Pour cette édition, il est constitué de l’Autriche, de la Grande-Bretagne, de la République Tchèque, des Pays-Bas, du Luxembourg, de l’Espagne, de l’Italie, de la Belgique et de la Norvège.

Enfin, le troisième groupe comprend dix pays qui ont des scores globaux plus faibles (inférieur à 4,5/10), en raison de problèmes de sécurité sur leur réseau : la Slovénie, l’Irlande, la Lituanie, la Hongrie, la Lettonie, la Slovaquie, la Roumanie, la Pologne, le Portugal et la Bulgarie.

La performance est corrélée au montant des dépenses publiques
«Globalement, les résultats du RPI 2015 sont cohérents avec la première analyse comparative des transports ferroviaires en Europe menée par le BCG en 2012. La Suisse, la Suède, la France et l'Allemagne présentent toujours les systèmes ferroviaires les plus performants et ce sont toujours les notes de sécurité qui créent les plus gros écarts entre les différents pays. Comme en 2012, le RPI 2015 montre que la performance globale d'un système ferroviaire est corrélée au montant des dépenses publiques (subventions d'exploitation et investissements publics dans le système ferroviaire par habitant)», explique l'étude. Agnès Audier ajoute «Notre étude montre que la performance du système ferroviaire est corrélée au modèle d'allocation des subventions publiques. En d'autres termes, les pays qui tirent le plus de valeur de leurs dépenses publiques dans les systèmes ferroviaires sont aussi ceux qui allouent le plus fort pourcentage de subventions aux gestionnaires d'infrastructure».

Joël Hazan, coauteur du rapport, précise que «Cette corrélation ne veut pas dire qu'une allocation plus efficace des subventions est une baguette magique pour améliorer la performance ferroviaire. L’optimisation des actifs et des réseaux, l'efficacité marketing, la performance opérationnelle, la planification stratégique des effectifs et l'efficience de la gouvernance, sont bien sûr à considérer dans la performance ferroviaire».