Le travail nous tue à petit feu

154

Preuve que tout et son contraire peut être développé dans des études scientifiques, la dernière enquête publiée par L’American Cancer Society affirme que rester assis plus de six heures consécutives à un même poste de travail augmente de 20 fois le risque de mortalité. En clair, les sédentaires forcenés qui ne s’offrent ni pause pipi, ni pause café, ni pause cigarettes sont condamnés… Remarquez les autres aussi. C’est une question de temps.

Il y a quelques semaines, nous évoquions ici une autre étude qui elle affirmait que le voyage d’affaires peut tuer. Il faudrait savoir ! Bien décidés que nous sommes à conserver nos lecteurs le plus longtemps possible, nous avons imaginé quelques solutions pour les sortir de ces (mauvaises) prévisions. Premier conseil, ne voyagez pas trop loin. Préférez un Lyon Clermont Ferrand à un Paris Singapour. La visite de Michelin vaut bien celle du Marina Bay, la mer en moins. Sachez également vous inventer des pauses obligatoires : l’orange de 10 heures, l’apéro vers 12 heures, le muffin de 17 heures (avec un nuage de lait). Je n’inclus pas ici les pauses obligatoires : repas, toilettes, «repoudrage», maquillage. Bref les indispensables. Sachez profiter des pauses imposées : réunions de bilan, de prévisions ou stratégiques. Apprenez les gestes qui sauvent de l’immobilisme pendant ces moments collectifs : faire des traits et des barres sur une feuille de papier, étendre et déployer ses jambes, enlever discrètement ses chaussures (si la table le permet). Inutile de vous énerver contre votre chef, par définition un imbécile qui ne comprend rien. Trop d’adrénaline nuit à votre teint… et à votre longévité. Enfin, dites vous qu’avoir raison ne vous donnera pas quelques semaines vie supplémentaires. Laissez la gloire aux autres. L’atteindre peut vous coûter votre santé. Refusez les voyages d’un jour et créez vous un bon carnet d’excuses, pour éviter d’enterrer trois ou quatre fois votre grand mère la même année. Echangez vos bonnes excuses avec des collègues sûrs. L’imagination est source de bien être.
Et si malgré tout vous deviez voyager, méditez cette phrase de Joseph Kessel «La curiosité est un bien qui ouvre l’esprit et grandit l’âme. Le voyageur est immortel dès qu’il se raconte». Pour autant, si le travail devait avoir raison de vous, malgré nos conseils judicieux, nous ne saurions être responsables de votre départ prématuré. Car finalement, toutes ces études qui se coupent, se recoupent et se découpent, ce n’est pas nous qui les faisons. Tant mieux d’ailleurs car nous avons parfois l’occasion d’être ridicule… Sans avoir besoin de personne !

Marcel Lévy