Le vol direct Delta Airlines vers Seattle

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Pour l'avoir écrit ici même très souvent, un vol réussi c'est le mariage réussi d'un équipage et des services proposés à bord. Le même appareil, équipé du même siège business, mais doté d'un personnel déficient laissera le pire souvenir... Tout comme des attentions peu ou pas adaptées aux attentes du voyageur. Force est de le dire : ce vol vers Seattle a été parfait. J'ai du me forcer un peu pour trouver ce qui ne me convenait pas. Faute de quoi, j'aurais été accusé d'avoir été vendu à la compagnie !

Le vol direct Delta Airlines vers Seattle
Je ne suis pas un grand fan de Roissy, que je trouve construit autour de halls hétéroclites, parfois difficiles à utiliser. Pour autant, je dois reconnaître que depuis quelques années les efforts faits autour des salles d'embarquement sont remarquables. Delta, partenaire d'Air France, a l'avantage de décoller du nouveau S4, avec ses satellites L et M. Ce dernier, a été inauguré en juin 2012 et abrite le plus grand salon business d'Air France et des partenaires Skyteam.

Avant même de se rendre au salon, ce hall M que l'on rejoint par un petit train - après avoir passé les formalités d'immigration et de sûreté - est une invitation au luxe tant la présence des grandes marques du domaine donne des lettres de noblesse au bon goût. On y retrouve pêle-mêle : Dior, Hermès, Gucci, Prada, Cartier... Sans oublier des adresses où la gastronomie flirte avec le savoir-faire français comme Ladurée ou la Maison du chocolat. A voir, si vous en avez le temps, le musée permanent qui accueille des œuvres de Rodin comme le très célèbre Penseur, le Baiser ou l'Ange d'airain. Incontestablement, ADP a réussi à recréer pour Air France et ses partenaires un hall d'embarquement d'une très grande qualité qui permet aux voyageurs de patienter en attendant leur vol.

Même sentiment de luxe pour le salon Air France/Delta. C'est le plus grand du réseau de la compagnie française qui en compte 530 dans le monde. Ici, tout a été fait pour permettre aux voyageurs de travailler, de se reposer, de regarder la télévision et de se restaurer sans oublier, pour ceux qui sont sensibles à leur apparence, le salon Clarins qui propose des soins du visage et des massages spécialement adaptés aux besoins des voyageurs. Des arbres et des lampadaires feuilles complètent un coin "business" pour travailler, des douches et un espace "repos" isolé du bruit et de l'environnement. Découpé en plusieurs zones, ce salon est truffé d'innovations comme un stand doté d'iPad qui permet de télécharger sur son propre appareil les revues françaises et internationales que l'on voudra lire à bord. Côté presse disponible, Air France n'a pas lésiné sur les moyens avec un espace réservé à la presse quotidienne et un autre au magazine.
Même le buffet fait preuve d'imagination. Il se veut tout d'abord international avec un choix de plats adaptés à toutes les typologies de voyageurs qui transitent par Paris. Au-delà, une carte des vins est proposée aux voyageurs qui peuvent s'installer pour un déjeuner et/ou un dîner avant de monter à bord. Delta profite pleinement de ces installations en offrant à ses visiteurs business un accès à ce salon unique. Au-delà, c'est l'organisation même du temps d'accès à l'aéroport qui est optimisée. L'heure limite d'enregistrement n'a pas bougé (une heure avant le départ) rend le trajet d'une extrême fluidité. Me voilà prêt à embarquer dans le 767-300 de Delta pour un vol direct vers Seattle (Etat de Washington).

Bienvenue à bord

Le vol direct Delta Airlines vers Seattle
il y a accueil et accueil. Celui très normalisé, plus que classique et sans réel intérêt de la part de celui qui vous souhaitera la bienvenue à bord sans conviction. Et puis il y a l'accueil plus sympathique, presque plus personnalisé, fait de sourires et de petits conseils voire même d'assistance pour les bagages. Faut-il y voir un processus normalisé par Delta ? Je ne le crois pas. En tous cas, l'équipage présent ce jour-là en business a fait preuve d'une grande écoute de la part des voyageurs tout en prenant le temps de dialoguer avec eux.

Comme pour tout vol, la prise de connaissance du siège que l'on occupera pendant une dizaine d'heures est essentiel. A priori, toutes les fonctions sont assez intuitives et peu de piège se présentent aux voyageurs. Dans la classe business élite du 767-300, ce sont 36 sièges « Lits », en 1-2-1 qui sont offerts aux voyageurs. J'avais fait le choix sur internet du 5D à l'allée et du 5A pour le retour. Notons qu'un travail tout particulier a dû être réalisé sur les moteurs de ces sièges qui sont particulièrement peu bruyants et qui réagissent vite aux demandes du passager. Sur le côté, la traditionnelle lampe personnelle et face à soi, un écran vidéo pour occuper le temps de vol. Un casque antibruit, une large tablette, et des commandes facilement accessibles complètent l'ensemble. Notons la présence de la prise électrique pour les travailleurs acharnés ainsi qu'un port USB pour permettre le rechargement de son téléphone ou de sa tablette.
Pendant le voyage, il sera possible d'insérer ses chaussures sur le côté du siège afin de ne pas les écraser avec les différentes manipulations du fauteuil. À peine arrivé à bord, et une fois remis les vestes et/ou les manteaux, se déroule la très célèbre et classique cérémonie du verre de bienvenue : Champagne, jus d'orange,... Au-dessus du siège, les coffres sont vastes et permettent aisément l'intégration d'une valise voire d'un sac de bonne taille.

Enfin assis pour jeter un oeil sur la trousse de toilette. C'est une Tumi plutôt complète, qui offre les chaussettes de bord, la brosse à dent, les bouchons d'oreilles, le masque pour les yeux sans oublier un stylo et diverses crèmes. Je retiendrais la présence du peigne, souvent oublié chez les concurrents (voire les partenaires) et le nécessaire pour cirer ses chaussures. Deux très bonnes idées.

Prêt pour dix heures de vol

Le vol direct Delta Airlines vers Seattle
Je sais que les procédures sont faites pour être respectées mais les incessantes annonces au moment du départ et pendant les dix premières minutes de vol sont un pensum obligatoire. A part les bouchons d'oreille, impossible d'y échapper, même le son du programme de divertissement les reprend. C'est sans doute ce que j'ai le moins apprécié à bord : le programme de divertissement. peu intuitif, assez long à réagir, offre un choix assez limité de nouveautés en français. Certes, l'offre francophone existe mais elle est en demi teinte. Sur dix heures de vol, on pourrait faire mieux. Que peut-on faire dans un avion ? Lire pour une grande partie de mes compagnons de voyage. Travailler pour plus d'une dizaine d'entre eux... Ou crocheter pour passer le temps (oui les crochets qui ne sont pas des aiguilles et sont autorisés à bord).

Comme pour tous les vols d'une durée égale ou supérieure à dix heures, le temps de vol est découpé en trois parties : apéritif/repas - période de calme - collation ou petit déjeuner. Autant le dire, j'avais lu avec intérêt une interview d'Andrea Robinson, sommelière réputée aux USA et qui venait de refondre la carte des vins. Après un apéritif bien pensé (petites grignotines à base de crevettes), l'heure du repas sonne. Distribution des nappes et ouverture de la table, assez large. Avec un accoudoir de belle taille sur le côté, la répartition des verres se fait naturellement. Je commencerais par une soupe de légumes suivie d'une salade mixe. Pour le plat principal, impasse sur le poulet, les pates ou l'assiette froide pour privilégier le filet de bœuf poêlé, sauce béarnaise accompagné d'un risotto à la gremolata et de broccolini à l'ail. Pour accompagner la viande, un premier verre de Piccini Sasso al Poggio, un toscan (Italie) suivi d'un excellent vin californien produit par la famille Benziger. Un merlot assez chargé mais très fruité et proche des bourgognes. La carte des vins est un peu courte voire sans réelle variété. Il manque un ou deux crus supplémentaires dotés de crus plus francs et moins "diplomatiques" que les vins proposés à bord.

Pour le dessert, je fais le choix du plateau de fromages, suivi d'une crème brulée, assez réussie. Le tout arrosé cette fois ci d'un porto, un Cockburn's Special réserve, un peu trop doux à mon goût. Notons que le personnel de cabine passe plusieurs fois pour le service des boissons, idem pour le pain, toujours chaud lorsqu'il est présenté au passager.

L'arrivée à Seattle

Le vol direct Delta Airlines vers Seattle
Le temps d'un petit en-cas rafraichissant servi 1h30 avant l'arrivée (salade de fruits et quiche à l'oignon), et nous voilà dans la descente vers l'aéroport international de Tacoma-Seattle. La quiche est assez moyenne mais le thé vient faire oublier son goût farineux.
Pas une minute de retard sur l'horaire et l'hôtesse, venue me demander si c'était mon premier séjour dans l'état de Washington, en profite pour me montrer quelques points de repères de la région. Parmi eux, le célèbre Mont Rainier, fierté de la ville qui reste enneigé à son sommet et sur lequel viennent s'accrocher quelques nuages. Le ciel est dégagé, la visibilité parfaite. Avant d'atterrir, nous allons survoler les installation de Boeing, assez impressionnantes vues du ciel. A l'image des aéroports américains, celui de Seattle ne déroge pas à l'attente pour passer l'immigration. Il me faudra 45 minutes pour souscrire à la formalité. Pas de passe droit "business", nous sommes aux USA. N'ayant pas de valise, il me faut quand même patienter à la douane où l'on remet le formulaire remis dans l'avion. Là aussi, 25 minutes d'attente en raison de l'arrivée de deux autres gros porteurs venus d'Europe et des Pays du Golfe. Bref, 12h05 après mon départ de Paris, je suis devant la ligne de taxis pour le centre ville.

Un vol retour passé à dormir

Le vol direct Delta Airlines vers Seattle
Le retour permet au voyageur de découvrir l'aéroport de Seattle. Deux bâtiments sont reliés par un petit train après quelques minutes de trajet. Le hall réservé à l'international est assez vivant, décoré avec goût et doté d'un grand nombre de boutiques de dernière minute. Les prix sont loin d'être très attractifs mis à part les cigarettes blondes, au prix de 25 € la cartouche. Rien de sensationnel sur les parfums, aussi chers qu'à Paris.

C'est vers le salon Delta Airlines que je vais diriger mes pas. Refondu en août 2011, il est bien pensé, équipé de douches, de chaises longues et d'un coin repas bien structuré. Etonnants fauteuils que ceux offerts aux passagers. Très hauts, d'un bleu nuit clair, sans doute pour préserver l'intimité (ou pour faciliter la sieste), ils sont disposés tout autour du coin buffet et alternent avec des fauteuils bas qui favorisent le regroupement des passagers qui volent ensemble. Situé sur le toit du hall international, ce lounge offre une vue unique sur le Mont Régnier qui semble plus proche que jamais. Deux exemplaires du Monde trainent sur le banc presse. Dommage, ils datent du jour de mon départ de Paris, trois jours plus tôt.

A bord et à l'image de beaucoup de voyageurs d'affaires, je ne dine généralement pas dans un avion... Mais en quittant Seattle à 13h25 heure locale (soit 22h35 heure de Paris), je me dis qu'il est prudent d'attendre le diner avant de se coucher ! Bien m'en a pris. Menu soigné sur une carte des vins identiques à celle de l'aller. Un repas très vite servi qui enchante mon voisin de couloir, bien décidé lui aussi à être en forme à l'arrivée. Le réveil se fait une heure 15 avant l'atterrissage. Ici aussi salade de fruits, croissants et plats chauds. Le café noir se laisse boire. Après tout, nous ne sommes qu'à 75 minutes de l'expresso salavateur !

Seattle est une destination affaires que seuls Delta/Air France desservent en direct. En moyenne un peu plus de 10 heures vol avec des horaires parfaitement bien adaptés à un voyageur d'affaires. Départ de Paris à 10h40 pour une arrivée entre 12h20 et 12h45 selon les vents. Les 9 heures de décalage sont presque un atout même si la journée de voyage est perdue.

Marcel Lévy
Le vol direct Delta Airlines vers Seattle
Pratique
  • Le prix :
Avec internet, l'offre affichée varie beaucoup en fonction des sites. Certain brokers aux USA proposent des sièges à partir de 2100 € (hors taxes). Mais le vrai prix débute à partir de 4000 € TTC au départ de Paris.

  • Accueil à bord :
c'est le point fort du vol et de l'équipage présent ce jour là sur la ligne.

  • Distraction :
Le nombre de films en français est un peu trop court. Dommage.

  • Internet/Téléphone :
Alors que Delta propose le net sur le réseau US, il faudra attendre encore un peu pour l'avoir entre l'Europe et les USA.

Restauration: De très bonne tenue... A l'exception du café américain (je ne m'y fais toujours pas)

  • A recommander :
Certainement car, outre le fait de voler en direct entre les deux villes (et d'éviter des attentes interminables au point d'escale sur fréquentés), le service est bon, comparable à celui de certaines compagnies du Golfe. La référence, désormais.