Le voyageur d’affaires est-il une tête à trous?

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Depuis quelques jours, des études réalisées aux USA et en Europe démontrent la fragilité et la simplicité des mots de passe utilisés sur nos outils numériques. Que ce soit le très classique « 123456 », ou le célèbre « password », sans oublier la date de naissance ou le mois et l’année de cet inoubliable événement… Les experts affirment que 80% des mots de passe sont « craquables » en moins de 10 minutes. Rien de très rassurant.

À lire ces différents travaux, ce sont les mots de passe « multiples » qui posent le plus de problème. Ceux qui font appel à des changements fréquents, tous les 3 ou 6 mois, ou qui exigent une identification unique à chaque connexion. Les utilisateurs mettent des mots de passe très (trop) simples pour s'en souvenir ou au contraire indiquent des mots de passe si sophistiqués qu'ils les oublient. Résultat : un voyageur sur deux aurait oublié au moins une fois en déplacement un mot de passe essentiel.

Au-delà de l’anecdote, la sécurisation des datas est un enjeu de taille dans le monde du voyage d’affaires. Ce sont principalement les tablettes, ordinateurs et autres outils numériques qui sont concernés par les recherches. Bien sûr, il y a déjà la reconnaissance d’empreintes, comme celle installée sur l’iPad. Mais dans la réalité, des solutions plus poussées sont en phase terminale de développement commercial. La gestion de l’iris du voyageur, enregistré dans une base sécurisée, est la méthode la plus avancée à ce jour. Intérêt de la formule, une base connectable à des postes de sécurité permettrait de passer une frontière, d’embarquer dans un avion, d’accéder à sa chambre d’hôtel. Les possibilités sont nombreuses voire infinies.

Aujourd’hui, une petite dizaine de sociétés dans le monde seraient prêtes à déployer ce système. Aux USA, deux d’entre elles viennent d’obtenir un agrément des autorités en charge de la sécurité d’accès à des sites sensibles. Avantage de taille, elles utiliseraient toutes un système ouvert qui, complété par des algorithmes d’analyse de l’iris, autoriserait l’interconnexion des données sous une forme extrêmement sécurisée. Chaque porte d’accès aux datas étant composée de plus de 675 512 serrures numériques toutes activées en un instant. Ne me demandez pas d’entrer dans le détail, je ne comprends pas toutes les arcanes du système.

La portabilité du système sur des matériels de tous les jours est désormais affaire de mois. La plupart des grands constructeurs y travaillent et les premières annonces devraient arriver avant la fin de cette année. Enfin, serait-on tenté de dire car au-delà du matériel, ce sont les terminaux des cartes bancaires et bien d’autres éléments de la sécurisation des paiements qui sont en jeu. Une révolution pour le voyage d’affaires.

Dans la Silicon Valley,
Philippe Lantris