Les TGV des années 80 ne séduisent pas la Manche

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Inquiet face aux vieillissements coûteux des Corail, Téoz et Lunéa, Guillaume Pépy avait avancé l’idée, lors d’une audition au Sénat le 10 octobre 2012, de les remplacer par des TGV des années 80. Mais sa proposition ne fait pas l’unanimité dans les régions, surtout dans la Manche. Philippe Gosselin, Député de Saint-Lô, s’élève même fermement contre ce projet.

Les TGV des années 80 ne séduisent pas la Manche
Sur le papier, remplacer la flotte des trains régionaux quadragénaires par des TGV de 1er génération, c'est-à-dire des années 80, permettrait de faire quelques minutes sur le trajet. Mais Philippe Gosselin n’a pas été séduit par cet avantage en apprenant que la SNCF envisageait de mettre en service des rames du TGV Sud-Est de 1981, sur la ligne Paris-Cherbourg pour 2018. «Pour des raisons techniques, seule une rame de TGV peut être mise en circulation par train à la Gare Saint Lazare. L’offre de transport passerait donc de 800 à 350 places seulement pour chaque voyage. Cela ne peut que poser des difficultés», explique t-il dans un communiqué du 23 octobre 2012. Selon lui, «Il s’agit d’un vieux matériel roulant qui aura alors près de 40 ans. Les conditions de confort y sont très limitées et moindres qu’actuellement, alors que des améliorations sont déjà souhaitées et attendues. L’espace pour les jambes y est particulièrement restreint». Pour lui, la ligne Paris-Cherbourg qui «génère plus de 10 millions de bénéfices par an» nécessite du matériel neuf. Un avis partagé par l'Union des usagers du Paris-Cherbourg, selon Ouest-France. «Les rames TGV n'apportent rien dans le confort de l'assise par rapport à nos Intercités» confie l’association qui s’inquiète également des risques de perturbations et à la réduction du nombre de places offertes si les TGV des années 80 étaient déployés en remplacement.