Les compagnies aériennes vent debout contre les contrôleurs du ciel

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La grève annoncée des centres de contrôle aérien de Best, Bordeaux et Toulouse provoque la colère des compagnies aériennes, dont le programme est réduit de 25% lundi et 30% mardi. Les déplacements professionnels vont être perturbés ce début de semaine.

"Ce mouvement est proprement scandaleux et irresponsable", tempête Jean-Pierre Sauvage, Président du Board of Airlines Representatives France, l’association de toutes les compagnies aériennes qui agissent dans l’Hexagone. Le contrôle aérien s’est équipé de nouveaux outils qui permettent d’alléger les effectifs, explique le BAR, de gagner en productivité. En échange d’une indemnité compensatoire de 500€/mois, les aiguilleurs du ciel avaient accepté une période d’expérimentation de 3 ans permettant de travailler 7 jours sur 12 au lieu de 6/12. A l’application, le syndicat UNSA-Icna remet en cause ce protocole d’expérimentation.

Le choix des centres de Brest (qui gère tout l’aérien côté Atlantique), de Bordeaux (gestion de la circulation de et vers la péninsule ibérique) et d’Aix (tout le survol du Sud-Est de la France) provoque des répercussions importantes non seulement sur les vols dans l’Hexagone mais pour le survol du territoire, d’où la décision de la DGAC de demander "d’abattre" les programmes de vol, selon la formule. "L’expérimentation permet à tous les contrôleurs européens de parler le même langage dans l’objectif de mettre en place le programme Cezar. Mais en France, on a la culture de faire les choses différemment", s’agace Jean-Pierre Sauvage, "Ce qui se passe est scandaleux, c’est refuser l’évidence et un outil performant". En 2016, 11 préavis de grève des contrôleurs aériens ont mis en alerte les compagnies aériennes. Tous n'ont finalement pas été appliqués, mais les préavis contraignent les compagnies à revoir leurs programmes et perturbent les relations avec les passagers.