Les déplacements professionnels rendent les voyageurs dépressifs et anxieux

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La visio-conférence, la téléprésence, les applications… Toutes ces technologies permettent de rencontrer des personnes qu’importe la distance. Pourtant, nous voyageons et allons voyager de plus en plus et ce même si les nouvelles générations dites Y et Z ont de plus en plus tendance à considérer les déplacements comme ayant un effet négatif sur l’environnement.

L’effet des déplacements sur le voyageur n’est pas insignifiant et est souligné dans une étude publiée l’an dernier dans le « Journal of Occupational and Environmental Medicine ». Le document montre que les voyages professionnels affectent non seulement la santé physique des globe-trotteurs mais également leur santé mentale.

Andrew Rundle, l’un des co-auteurs de l’étude et un professeur d’épidémiologie à l’Université de Columbia considère que les personnes qui voyagent le plus sont celles qui ont le moins conscience de leur véritable état de santé, qui ont les pires symptômes de dépression et les pires symptômes d’anxiété.

Beaucoup de voyageurs regrettent de manquer les événements marquants de la vie familiale. L’éducation des enfants, leur développement, les naissances, les décès, les problèmes de la vie quotidienne que la famille rencontre en l’absence du voyageur… Tous ces facteurs pèsent et affectent la vie de ceux qui se déplacent.

Bien que ce phénomène touche également les navigants, l’étude se focalise sur les inconvénients physiques des voyages d’affaires. Elle montre que les heures d’avions et les nuits seul dans les hôtels peuvent accélérer le vieillissement et augmenter le risque de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.

"La plupart des plans de santé inclus dans les politiques voyages portent sur les besoins de vaccinations, voire sur les risques d’infection virale causés par la nourriture, les boissons ou bien les comportements à risque" déclare Andrew Rundle. "Très peu d’entreprises prennent en compte la souffrance physique et morale induite par les déplacements professionnels, or il existe des techniques de gestion du stress, comme la vigilance et la thérapie cognitivo-comportementale voire même la kinésiologie qui pourrait permettre une bien meilleure assimilation des effets négatifs par les voyageurs."

Au sein de la communauté des voyageurs, on constate de plus en plus un rejet de la part des voyageurs. L’éloignement du cercle familial et amical est difficile et isole le voyageur mais ce n’est pas le pire. En règle générale, le voyageur est solitaire et ne peut compter que sur lui-même pour résoudre un problème. Communiquer avec une base n’est jamais simple (technologie disponible, décalage horaire…) et souvent il est nécessaire d’improviser pour parer au plus pressé. Les situations stressantes sont donc démultipliées surtout si vous ajoutez en plus une pression géopolitique générée par les déplacements réalisés en zone à risque.

Si en plus les déplacements doivent se réaliser dans des classes de transport ou d’hébergement inadaptées à la morphologie ou au bien-être et à la performance des voyageurs, alors on peut considérer que toutes les étoiles sont alignées pour aller droit à la catastrophe. Toutes les voyageuses et tous les voyageurs vous le diront : les voyages forment la jeunesse mais contribuent au vieillissement accéléré !