Les grèves perturbent aussi le MICE

187

Afin d’évaluer l’impact des grèves de la SNCF et d'Air France sur l’activité de la filière événementielle, l'association UNIMEV a interrogé, en partenariat avec Créalians, 70 entreprises du secteur MICE (gestionnaires de sites, organisateurs d’événements, prestataires de services et bureaux d’études et de design). Sans grande surprise, les mouvements sociaux ont entraîné "des pertes significatives pour l’événementiel français".

Selon le sondage de l'Union Française des Métiers de l’Événement (UNIMEV) et Créalians, près de la moitié des entreprises interrogées déclarent être négativement impactées par les grèves d'Air France et de la SNCF tenues en avril. Les organisateurs d’événements touchés estiment que la baisse de fréquentation représente jusqu’à 35% de leur activité habituelle. "L’annulation de la participation des entreprises exposantes sur les foires, salons et congrès en est la cause principale et représente une perte de chiffre d’affaires pour toute la chaîne de valeur de l’activité événementielle (organisateurs, exposants, prestataires, bureaux d’études et de design ), et par voie de conséquence pour les acteurs touristiques de l’hôtellerie et de la restauration qui dépendent de la santé des événements", explique l'étude.

Elle ajoute : "les événements d’entreprise et d’institution sont très touchés par ces perturbations et ont dû, dans certains cas, être annulés ou reporter leurs dates, engendrant pour certains sites événementiels des pertes allant jusqu’à 150 000 euros pour le seul mois d’avril. Les pertes cumulées se chiffrent dans ce cas à plusieurs millions d’euros pour les lieux d’accueil".

Des frais supplémentaires pendant les grèves
Les pertes de revenu et la baisse de fréquentation ne sont pas les seuls effets négatifs de ces grèves. Les entreprises ont également dû faire face à des frais supplémentaires pour pallier aux perturbations engendrées par les mouvements sociaux. Afin de limiter les conséquences sur le déroulement des événements touchés, les sociétés du secteur ont mis en place des dispositifs pour accompagner les participants et leur proposer des solutions : cellules d’information, navettes, VTC et taxi pour les clients, etc. "Ces actions permettent aux professionnels de poursuivre leurs activités et de proposer un service de qualité à leurs clients malgré les grèves".

Par ailleurs, les sociétés sondées ont dû adapter leur fonctionnement interne pour permettre le travail de leurs collaborateurs et les échanges avec leurs clients les jours de grève, notamment en aménageant les horaires pour le personnel (équipes commerciales et techniques notamment). Des dispositifs tels que le télétravail, la visioconférence, le prêt de véhicule ou encore le covoiturage ont été mis en place. "L’investissement en temps humain nécessaire à ces réorganisations de grande ampleur, bien que difficile à quantifier, vient alourdir le coût déjà significatif lié à la baisse d’activité", précisent UNIMEV et Créalians.

Elles ajoutent : "globalement, l’impact des grèves sur le secteur de l’événementiel est donc réel sur la période interrogée correspondant au premier mois de grèves dites perlées (avril 2018). De grands événements sont amenés à être organisés très prochainement et pourront nous donner des indications encore plus précises sur l’incidence de ces perturbations sur la filière".

UNIMEV et Créalians ont d'ailleurs planifié une seconde vague d’enquête dans quelques semaines afin d'avoir une vision d’ensemble plus claire des impacts générés par les grèves.

Face aux conclusions du premier volet de l'étude, les deux partenaires "appellent les acteurs syndicaux et gouvernementaux à prendre leur responsabilité pour qu’une solution de sortie de crise soit trouvée dans les meilleurs délais" et demandent que "des mesures compensatrices permettant de restaurer l’attractivité événementielle française ainsi grevée puissent être rapidement prises".