Les hôteliers-restaurateurs déplorent l’absence d’un ministère du Tourisme

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Si Sylvia Pinel ne reste pas sur le carreau dans le jeu de chaises musicales ministériel - l’ex-ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme devient ministre du Logement et de l’Egalité des territoires - le tourisme semble être l'un des dossiers sacrifiés par le "gouvernement de combat". Une carence que dénonce déjà le principal syndicat de l'hôtellerie et de la restauration.

L'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie et de la restauration (il représente 80 000 entreprises), a déploré mercredi "l'absence d'un ministère de plein exercice" dédié exclusivement au tourisme, secteur "clé" selon lui pour "l'activité économique de la France". L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie a des arguments : "Le tourisme en France, c'est 135 Mds€ du chiffre d'affaires, 7 % du PIB, 2,2 millions d'emplois non-délocalisables sur tout le territoire. (...) Alors qu'on annonce un Gouvernement de "combat" dont la priorité est l'emploi, alors que la croissance est atone, il était urgent de considérer le tourisme comme un secteur clé pour l'activité économique de la France, pour l'emploi et pour l'aménagement du territoire", a expliqué Roland Héguy dans un communiqué. Pour le président de l'Umih, "le tourisme, à l'instar de nos voisins européens, doit être considéré comme une industrie à part entière et méritait un ministère de plein exercice". L'Union rappelle qu'"avec 83 millions de touristes en 2012, la France reste la première destination touristique mondiale en termes d'arrivée. Mais elle est loin derrière les Etats-Unis ou d'autres pays européens en termes de recettes moyennes par touriste. Quand un touriste dépense en moyenne 1 000 euros en Espagne et 2 000 euros aux Etats-Unis, il ne dépense que 650 euros en France". Et il estime que "Si la France atteignait le niveau de recettes unitaires de l'Espagne, c'est un supplément de 24,6 Mds€ dont elle bénéficierait, correspondant à 150 000 emplois créés".