Les petits souvenirs qui finissent par coûter cher

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Un galet sur la plage, quoi de plus anodin ? Mais quand des milliers de touristes emportent chacun un galet, ce sont des tonnes de pierre qu'il faut remettre sur la plage pour la protéger des assauts des vagues. Un appel lancé par la ville de Brighton, en Grande Bretagne, attire l'attention sur ces petits gestes des voyageurs, y compris des voyageurs d'affaires, qui finissent par coûter cher à la collectivité!

Dans un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, le Concorde était victime de son image de marque : couverts, ronds de serviette, tout objet marqué du logo ou du nom du supersonique était susceptible de disparaître à l'atterrissage, en souvenir. Des dizaines de voyageurs d'affaires ont ainsi inventé des presse-papiers en reconvertissant les Goodies du déplacement professionnel. Tous les hôtels sont victimes de ces petits gestes qui semblent ne rien prendre à personne mais finissent par ruiner les frais généraux : tapis de bain, peignoirs, cendriers, tout s'envole au fond de la mallette, avec ou sans logo. Il doit y avoir des collections surprenantes, dans le fond des placards de bureaux !

A Brighton, ce sont donc les galets qui disparaissent. La plage, située à seulement 50 minutes en train de Londres, est très populaire pour le changement d'air qu'elle propose, loin du tumulte de la capitale. Sur un ton humoristique, les responsable du tourisme viennent de lancer une campagne "Bring a Pebble Back to Brighton" (Ramène ton galet à Brighton) que les Berlinois suivent de près, eux qui ont tant de mal à protéger les derniers vestiges du fameux mur, tombé en 1989. Impossible de marquer les galets ou les morceaux de béton comme le font les commerçants qui veulent protéger leurs marchandises de la fameuse "démarque inconnue"! En revanche, il ne serait pas impossible aux compagnies aériennes et hôtels de doter très discrètement leurs couvertures et oreillers de ces tous petits "traqueurs". Les portiques de détection, placés aux portes des avions comme aux portes des hôtels, pourraient ainsi faire monter le rouge au front de certains voyageurs indélicats...

Annie Fave