Les pilotes européens sont fatigués

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Alors qu’en ces temps économiques difficiles, les compagnies aériennes augmentent les heures de vol de leurs pilotes pour améliorer leur productivité, l’organisation European Cockpit Association (ECA) vient de publier un baromètre sur la fatigue des navigants européens aux résultats plutôt inquiétants. 4 pilotes européens sur 5 disent avoir été fatigués pendant le travail et plus de 50 % des professionnels interrogés pensent que cet éreintement porte atteinte à leur performance.

Les pilotes européens sont fatigués
L'European Cockpit Association (ECA) a réuni les résultats de plusieurs études menées à travers l’Europe entre 2010 et 2012. Conclusion : les pilotes européens sont, en effet, fatigués. Une des conséquences de cet épuisement est que certains s’endorment involontairement. 43 % des sondés l’ont reconnu au Royaume-Uni. Ils sont 50 % au Danemark. En Norvège et en Suède, ils sont plus de la moitié à avoir connu des problèmes d’assoupissement avec respectivement 53 % et 54 %. De plus, un tiers des pilotes anglais ont dit avoir été obligé de réveiller un collègue. Tout comme leur confrères néerlandais, 65 % des pilotes français ont reconnu avoir eu les yeux lourds pendant un vol et un tiers avoir expérimenté souvent ou parfois un moment de micro sommeil. L’étude hexagonale a été menée par le SNPL France ALPA et OpinionWay auprès de 800 pilotes, elle révèle également que 90 % d’entre eux attribuent la fatigue à leur profession. 69 % des sondés français ont identifié les vols de nuit comme l'une des causes de leur épuisement. Une part quasiment identique (67 %) présente également les séries de départs matinaux comme un élément de fatigue et la moitié s’est plainte du manque de zone de repos. Cette dernière raison est aussi dans le top 3 de leurs confrères néerlandais. Les Danois pointent du doigt l’insuffisance de repos entre deux périodes d’activité (88 %) et les longues heures de travail (83 %).
Plus de 3 pilotes sur 5 en Suède, Norvège et Danemark ont reconnu avoir fait des erreurs à cause de leur état de fatigue pendant le vol. Malgré cette conscience du problème et de ses conséquences possibles, seuls 20 % à 30 % des pilotes européens ont rapporté à leur entreprise être trop fatigués pour monter à bord de l’avion. 47 % de ceux qui ne l’ont pas dit, ont expliqué ne pas voir la possibilité de le faire. Plus inquiétant, 32 % ont affirmé avoir été trop fatigués pour remplir les papiers. Environ 1 sur 7 ont également reconnu ne pas vouloir faire d’histoire ou que leur manager ait une opinion moins positive d'eux.