Les prix de l’hôtellerie européenne vont connaitre une légère croissance en 2012

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La nouvelle étude de PwC montre que le secteur hôtelier a plutôt bien rebondi suite à la crise de 2009. Après un déclin de 20% du revenu moyen par chambre disponible (RevPAR) dans de nombreuses villes en 2009, certaines peinent à retrouver leur performance d’avant-crise, alors que d’autres comme Paris, Londres, ou Amsterdam ont connu une reprise très forte. De quoi alourdir le budget des Travel Managers et acheteurs voyages.

Les prix de l’hôtellerie européenne vont connaitre une légère croissance en 2012
PwC a étudié l’évolution des prix de 17 villes européennes : Amsterdam, Barcelone, Belfast, Berlin, Dublin, Édimbourg, Francfort, Genève, Istanbul, Londres, Madrid, Moscou, Paris, Rome, Stockholm, Vienne et Zurich. Selon le cabinet d’audit sur la période 2011-2012, le Top 5 des villes à la plus forte croissance de revenu sont Stockholm (11,3%), Istanbul (10%), Amsterdam (9%), Dublin (8,8%) et Londres (8,3%). Si la conjoncture économique actuelle et les mesures d’austérité gouvernementales incitent à la prudence, il prévoit tout de même une croissance positive du secteur pour 2012.

2012 : une croissance ralentie pour tous
Malgré la persistance des incertitudes économiques, qui impactent fortement les prévisions touristiques à la fois des professionnels et des particuliers, les perspectives d’avenir semblent toujours positives pour bon nombre des villes analysées. Mais les taux de croissance ralentissent et la plupart d’entre elles n’enregistreront pas une croissance à deux chiffres du revenu par chambre disponible en 2012. Stockholm est la seule ville qui affichera une croissance à deux chiffres du RevPAR, reflétant le fort rebond de l’activité suédoise depuis la récession. Pour Istanbul (dans le sillage d’une année 2011 spectaculaire), Zurich et Francfort, le revenu par chambre disponible progressera à un rythme inférieur à 2 %.

Paris reste la ville « mondiale » par excellence et prévoit une croissance de 2,6% de son revenu moyen
Paris reste la première destination touristique mondiale, avec plus de 28 millions de visiteurs en 2010, grâce principalement à ses sites touristiques incluant 130 musées et 463 parcs et jardins. Après la crise de 2009, Paris a connu une belle reprise en 2010, avec un taux d’occupation de 77,6%, et un revPAR de près de 162 euros. Après une année 2010 exceptionnelle, le revenu moyen par chambre disponible a connu une forte croissance au premier semestre 2011, quand la recette moyenne par chambre louée a progressé de 10% au premier semestre, et de 18% au second semestre.Ceci s’explique notamment par le fait que le marché hôtelier à Paris monte en gamme, avec une augmentation du nombre de chambres 4 étoiles. On peut citer par exemple, l’ouverture du Shangri-La en 2010, la réouverture du Royal Monceau, et l’arrivée du Mandarin Oriental en 2011 et du Peninsula prévue pour 2013. D’ailleurs, en 2010, 27% des chambres étaient classées « haut de gamme » ou « luxe », avec un impact sur le prix moyen de la chambre. En 2012, PwC estime que la recette moyenne par chambre louée atteindra 228 euros (+ 1,9% par rapport à 2011), et le RevPAR 176,4 euros, soit une augmentation de 2,6% par rapport à 2011.

Les incertitudes sur l’avenir des marchés financiers et les restrictions budgétaires imposées, difficiles à mesurer aujourd’hui, incitent à la prudence pour 2012. Cependant, le tourisme d’affaires connaîtra un certain dynamisme, avec des événements internationaux récurrents. C’est pour cela que, selon Olivier Vialle, associé PwC expert de l’hôtellerie et des loisirs, « en 2012, nous prévoyons un taux d’occupation de 77,4% à Paris, en progression de 0,6% par rapport à 2011. Les Jeux Olympiques qui se tiendront à Londres vont attirer de nombreux visiteurs en Europe, et Paris est la seconde destination qui sera privilégiée, étant proche et facilement accessible depuis la capitale britannique.»
Il faut aussi rappeler que si, selon l’INSEE, Paris dispose déjà de 1.466 hôtels et près de 78.000 chambres, la ville aurait besoin de 7000 chambres disponibles supplémentaires d’ici 2020 pour faire face la demande croissante.