Les sèche-mains à air pulsé sont-ils dangereux ?

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Tous les voyageurs d'affaires les connaissent bien, ces sèche-mains très présents dans les aéroports ou les hôtels. Pour le Professeur Mark Wilcox, spécialiste en microbiologie médicale de l’Université de Leeds et du Centre hospitalier universitaire de Leeds, les sèche-mains à air chaud et pulsé, installés dans les toilettes sont loin d'être très hygiéniques. Ces nouveaux outils, très tendances dans les toilettes, propagent les bactéries dans l’air, et les disséminent sur leur utilisateur ainsi que sur les personnes proches.

Le constat est simple : les sèche-mains à air pulsé propagent des gouttelettes d’eau porteuses de bactéries, en plus grands nombres et à de plus grandes distances que les autres méthodes de séchage. De plus, les bactéries continuent d’être présentes dans l’air pendant un temps considérable après que le sèche-mains a cessé de fonctionner. L’étude, parue dans la revue Journal of Hospital Infection, n’est pas la première à tirer la sonnette d'alarme mais elle est certainement la plus complète réalisée sur le sujet.

Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont contaminé des mains avec un type inoffensif de bactéries, appelées lactobacilles, que l’on ne trouve normalement pas dans les sanitaires. L’objectif était de simuler des mains mal lavées, la détection a posteriori de lactobacilles dans l’air devant apporter la preuve que ceux-ci ne pouvaient provenir que des mains et avoir été disséminés en cours de séchage. Les spécialistes ont relevé des échantillons autour des sèche-mains, ainsi qu’à un et deux mètres de distance de ceux-ci. Il a été constaté que les décomptes bactériens dans l’air à proximité des sèche-mains à air pulsé étaient 4,5 fois plus élevés qu’autour des sèche-mains à air chaud, et 27 fois supérieurs, comparés à l’utilisation d’essuie-mains en papier. À proximité des sèche-mains, les bactéries ont persisté dans l’air bien au-delà des 15 secondes nécessaires au séchage des mains, avec environ la moitié (48 %) des lactobacilles collectés plus de 5 minutes après l’arrêt du séchage. Des lactobacilles étaient encore détectés dans l’air 15 minutes après le séchage des mains.

Cette recherche montre clairement que le séchage des mains avec des essuie-mains à usage unique est la méthode qui comporte le moins de risque de contamination microbienne aérienne.