Les voyageurs d’affaires sont de vrais trafiquants de cigarettes !

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Une étude réalisée auprès de ses membres par l’Association Californienne du Voyage d’Affaires vient confirmer ce que l’on savait déjà : les voyageurs d’affaires sont des pourvoyeurs de tout ce qui coute cher dans le pays où ils vivent. Grace à la présence d’une petite centaine d’expatriés dans ses rangs, la CBTA révèle que les cigarettes sont en tête de liste des petites courses à rapporter au retour d’un déplacement professionnel…Tout comme le caviar de Russie, le diamant à l’aéroport de Johannesburg ou l’or 18 carats de Dubaï.

Il y a quelques années, le déséquilibre du dollar informatique - plus favorable aux USA et en Asie qu’en Europe - faisait rapporter des téléphones sans fil, des accessoires informatiques voire des lecteurs DVD portables. Dans les années 2000, les habitués de Hong Kong connaissaient tous Appliu Street où le téléphone portable, compatible avec les réseaux français, était vendu quatre fois moins cher qu’à Paris. La liste serait longue de tous ces bons plans du monde devenus, pour beaucoup, totalement obsolètes avec la mondialisation. Ce n’est donc pas la première fois que le voyageur d’affaires est un pourvoyeur attitré de ses collègues de bureau voire de sa famille. Mais avec la crise, ce petit trafic toléré (dans le respect des textes douaniers) a pris de l’ampleur. Les non-fumeurs financent à tour de bras le cancer de leurs amis. Les non buveurs alimentent les fêtes du bureau et les autres se contentent d’un jean à New York, d’un pull en cachemire à Hong Kong voire d’une boîte de médicament introuvable en France. Pourtant, lorsque l’on interroge les douanes, les voyageurs d’affaires sont loin d’être des suspects aux yeux des gabelous. D’autant qu’aujourd’hui, ce n’est plus le flair qui pilote, seul, nos fins limiers. L’information est devenue la valeur sûre et la seule sur qui il est possible de s’appuyer sans perdre du temps. D’autant, sans dévoiler de petits secrets, que les douaniers connaissent mieux que certains voyageurs les destinations d’où ils arrivent. La Thaïlande livre des contrefacteurs et leurs clients, l’Afrique ses dealers et ainsi de suite. A moins d’avoir été repérés, les petits trafics de nos voyageurs ne craignent pas grand-chose.... Trop menu fretin !

Marc Dandreau