Les voyageurs d’affaires sont restés très joueurs

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Comme chaque année, nous préparons le Baromètre Mondial Assistance - DéplacementPros.com qui prend le pouls du voyageur d'affaires et analyse ses comportements. Pour l'année qui vient de se terminer, pas beaucoup de très grandes surprises : une bonne partie des personnes interrogées insiste sur la fatigue des déplacements professionnels et les contraintes qui pèsent de plus en plus sur l'organisation de leur voyage. Un domaine, un seul, a retenu notre attention car pour la première fois, il ressort dans le trio de tête des réponses formulées. Autant vous le dire, nous ne l'attendions pas. Les voyageurs d'affaires, je vous le confirme, sont devenus de grands joueurs !

À la question posée sur ce que font les voyageurs dans un avion pendant le trajet, les quatre réponses traditionnelles étaient simples et très souvent les mêmes : je lis, je regarde un film, je travaille où je dors. Pour cette nouvelle édition du baromètre, le «Je lis» est passé en cinquième position, talonné très légèrement par un nouvel entrant : «Je joue». Faut-il y voir la fièvre du poker qui anime l'Europe, le développement de jeux puissants sur les tablettes et les Smartphones ou plus simplement l'envie de se détendre avant un rendez-vous difficile ? Tout ne peut être que supposition même si a priori le rajeunissement certain de la population des voyageurs d'affaires explique tout naturellement la montée en puissance de ce nouvel item. Mais attention, l'écart entre la lecture et le jeu vidéo est loin d'être spectaculaire : à peine 1,9 %. Même constat sur les autres activités à bord de l'avion car au final 68,4 % des personnes interrogées confirment qu'elles passent d'une activité à l'autre dès que le vol dépasse les 8 heures, si bien que pour beaucoup cela peut être je dors + je regarde un film + je travaille + je lis. Et même, je joue !

L'originalité des réponses formulées autour du jeu démontre aujourd'hui la maturité du voyageur qui ne se cache pas pour assouvir l'une de ses passions, considérant qu'il y a le temps de travail et celui de la distraction. «Jouer» est donc devenu une activité comme une autre, loin d'être honteuse à bord d'un avion, et sur laquelle on communique aisément autour de soi. Même les hôtesses le disent, la business classe n’est plus le lieu de rendez vous des hommes d’affaires discrets. Les compagnies avaient sans doute anticipé cette montée en puissance en intégrant un grand nombre de jeux dans l'offre de distraction à bord. Sans doute que le voyageur stressé par un quotidien complexe reconnaît que l'avion devient l'un des rares endroits où il peut se détendre et s'amuser sans que personne ne vienne lui mettre la pression.
Seule certitude, les travailleurs à bord sont de moins en moins nombreux. Dormir ou regarder un film restant les deux autres activités préférées. Remarquez, dans les années 70, l'un de mes confrères de France-Soir s'était étonné du nombre de cruciverbistes à bord des avions. Faire des mots croisés peut sembler plus noble mais la finalité reste la même : jouer !

Marc Dandreau

Le baromètre Voyageurs d’affaires sera publié en avril prochain.