Lettre ouverte à Monsieur Fréderic Cuvillier, Ministre des transports

100

Monsieur le Ministre,

J’ai respectueusement l’honneur de vous informer que la France souffre d'une incompétence chronique de ses Ministres des transports dont vous êtes pour pour faire avancer le dossier de la liaison entre Paris et ses aéroports. Comme eux, par ce dossier, vous ridiculisez notre pays, incapable d’offrir aux voyageurs étrangers et à ses voyageurs d'affaires des outils dignes de l’image que nous voulons montrer dans le monde. Ce «made in France» de l'incapacité est le pire que nous puissions offrir à nos visiteurs, professionnels ou autres.

Bien sur, j’ai entendu qu’en 2020 nous aurons enfin une ligne digne de ce nom vers Roissy ou Orly. Mais 2020, Monsieur le Ministre, c’est dans 6 ans. Et compte tenu des retards chroniques et de l'avancée actuelle de cette liaison, je doute que nous soyons prêts à cette date. Comme le disait les chevaliers partis en croisade vers la terre Sainte, « voir les murailles de Jérusalem, c’est offrir à la foi les preuves de sa croyance ». Je veux bien croire pour 2020… Mais si d’ici là, Monsieur le Ministre, nous arrivions à optimiser l’existant, ce serait déjà mieux. Tenez, puisque vous gérez les transports, est-il possible d'imaginer qu'il y ait des liaisons non stop entre la capitale et l'aéroport ? Est-il obligatoire que le RER B vers Roissy soit systématiquement en retard, bondé ou annulé. Un exemple ? Jeudi matin, ce 5 décembre, prévu avant 9 heures, ce même train ne sera à quai que vers 9h25, surchargé. Comme le disait un américain à son amie «Welcome in France». Nous nous gargarisons de nos 80 millions de touristes. Belle image, non ? Bien sûr me direz vous, mais qu’ils prennent le taxi. Avez-vous essayé, sans motard et sirène, de rejoindre Roissy le matin sans dépasser les 50 € ? Même une moto est plus chère. Avec deux valises, oublions le deux roues. Et au final, en période de crise, dépenser 100 € pour un simple aller/retour… C’est ballot, non ? Alors les cars ? Idem, Monsieur le Ministre, pas simple de bousculer un périph surchargé et une entrée sur l’A1 ou l’A6 qui ressemble plus à un bol de spaghettis entremêlés qu’à un long fleuve tranquille.

Je sais, Monsieur le Ministre, que les « yaka » et les « fauquon » sont pléthores mais est-il impossible de faire mieux en attendant 2020. Est-il impensable que nous ne puissions réunir SNCF et RATP autour d’une table pour analyser ce qui est possible ? Les hommes sont-ils aussi difficiles à bouger que les montagnes ? Il existe des associations professionnelles comme l’AFTM (Association Française des Travel Managers) prêtes à évoquer avec vous les difficultés des voyageurs d’affaires à rejoindre nos aéroports. Pas pour du « blabla » sans aucune finalité, mais pour des idées, des actes, des actions.

Voilà, Monsieur le Ministre, la réalité quotidienne des voyageurs d'affaires qui tentent d'aller signer des contrats, celle que d’en haut on ne perçoit pas toujours. La politique est - parait-il - l’art d’améliorer le quotidien de tous. Chiche !

Dans l’attente des premiers résultats, veuillez croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de mes plus respectueuses salutations.

Marcel Lévy