Trois mois après son lancement, où en est la compagnie Hop! ? Si l’on en croit son Président, Lionel Guérin, la marque s’est imposée et la compagnie trouve sa place. Des ajustements sont nécessaires mais l’érosion de parts de marchés est stoppée. Entretien exclusif de DeplacementsPros.com
DeplacementsPros.com : Structurellement, où en est la compagnie Hop !, Lionel Guérin ?
Lionel Guérin : Nous avons mis en place la gouvernance simplifiée, Hop ! est un groupe géré comme une seule entreprise avec Hop Britair, Hop Regional et Hop Airlinair, tout cela fonctionne. L’intégration est un travail de plusieurs années mais la méthode est en place. Tous les accords sont signés, sauf avec les pilotes de Régional mais j’ai bon espoir et nous pouvons travailler sur la sécurité, la qualité, le service et la réduction des coûts pour rentrer dans le marché.
DeplacementsPros.com : Côté chiffres, quels sont les résultats, avez-vous trouvé votre marché ?
Lionel Guérin : Sur 2,5 mois, nous enregistrons 10 % de passagers en plus par rapport à l’an dernier. Comme vous le savez, nous avons une offre simple en trois partie : basic (prix d’appel), basic + (le standard) et maxi flex (le plus flexible). L’érosion est stoppée sur les prix d’appels, le basic + se situe entre + 10 et + 13%. Le maxi flex est stable. A périmètre constant sur avril-mai, Lyon – qui constitue 50% de notre trafic – est très dynamique avec une progression sur le transversal domestique de 14%, une croissance de 6% sur l’Europe et le transversal Europe. Orly – qui constitue 21% du trafic de Hop ! – n’enregistre pas de croissance significative. Les 12 lignes Airlinair poursuivent sur leur lancée, la base est stable. En « full réseau », nous sommes sur une croissance de 10% du trafic avec une hausse de 2 % du chiffre d’affaires. C’est bien, mais il faut rester très humble car deux mois c’est court, d’autant que le mois de Mai a connu beaucoup de ponts, et le mois de juin était très bien parti mais il s’est interrompu sèchement en raison de la grève du contrôle aérien. Elle nous a coûté 4 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Pour la suite, les engagements sont très soutenus avec +5% sur le domestique et +4% sur l’Europe à Orly ce qui est bon signe. Au global, le nombre de passagers réservés est en croissance de 8 à 10%.
Pour la suite, les engagements sont très soutenus avec +5% sur le domestique et +4% sur l’Europe à Orly ce qui est bon signe. Au global, le nombre de passagers réservés est en croissance de 8 à 10%.
DeplacementsPros.com : Justement pour la suite, comment allez-vous améliorer les résultats ?
Lionel Guérin : Comme nous avons beaucoup baissé les prix, il faut compenser pour améliorer la recette. Pour l’heure, la recette auxiliaire ne se réalise qu’en direct sur le site hop.fr et à bord. Au mois de juillet, nous rendrons les recettes auxiliaires possibles dans les agences, ce qui permettra d’améliorer le résultat. Par ailleurs nous continuons à expliquer le modèle. Nous ne sommes pas une low cost mais une value-cost, autrement dit nous avons l’offre et la flexibilité vers laquelle tendent les low-costs nouvelle génération comme EasyJet, Germanwings ou Vueling. Nous avons aujourd’hui 44 % de notre chiffre d’affaires total réalisé en contrats firmes, le reste est en clientèle individuelle. Notre équipe commerciale poursuit son travail, menée aujourd’hui par Hélène Abraham.
DeplacementsPros.com : Est-ce que cela ne reste pas compliqué d’expliquer l’offre entre Hop ! et Air France, d’autant que Hop est européenne et qu’Air France a également étendu son offre tarifaire « mini » à l’Europe ?
Lionel Guérin : Sur l'Europe, l'offre d'Air France prime. Nous sommes en code-share, il y a de nouveaux clients venus par Hop! mais nous n'avons pas investi en France sur la marque Hop! pour l'Europe. Les clients nouveaux viennent, c'est très bien. Aujourd'hui nous réalisons 70% des vents en agence, 30 % par internet (dont 15% via le site Air France et 15% via le site Hop.fr). Nous avons une offre nouvelle à faire connaître et notamment à Lyon, le site hop.fr marche très bien.
Vis à vis des entreprises, nous avons plusieurs atouts, notamment le fait d’un contrat unique. Hop est inclus dans l’offre Air France. Les entreprises ont donc une offre multiple avec un interlocuteur unique, c’est plus simple pour elles. On peut ainsi avoir des discussions intéressantes avec les entreprises selon leurs besoins. Par ailleurs nous avons un atout indéniable, le programme Flying Blue, qui intègre Hop. En fait il faut comprendre qu’il n’y a pas de rivalité entre Hop et Air France, nous sommes complémentaires, il faut additionner les chiffres et non les soustraire.
Vis à vis des entreprises, nous avons plusieurs atouts, notamment le fait d’un contrat unique. Hop est inclus dans l’offre Air France. Les entreprises ont donc une offre multiple avec un interlocuteur unique, c’est plus simple pour elles. On peut ainsi avoir des discussions intéressantes avec les entreprises selon leurs besoins. Par ailleurs nous avons un atout indéniable, le programme Flying Blue, qui intègre Hop. En fait il faut comprendre qu’il n’y a pas de rivalité entre Hop et Air France, nous sommes complémentaires, il faut additionner les chiffres et non les soustraire.
DeplacementsPros.com : Et pour l’avenir ? On murmure que Hop et Transavia pourraient se substituer à Air France sur ses bases de province ?
Lionel Guérin : L’étude est encours, elle est d’ailleurs annoncée par le Président de Juniac et cette réflexion constitue les travaux d’été, rien n’est fait, dans aucun sens.
Pour nous, l’objectif Hop est d’améliorer la recette, enrayer la baisse du haut de gamme, on ne peut pas avoir que du best buy et on ajuste l’offre à la demande. Nous voulons améliorer les recettes auxiliaires et nous avons plusieurs projets. A la rentrée, nous aurons la presse régionale on line, offerte au maxi flex et en offre payante en basic ou basic +. Nous aurons également une offre mobile à la rentrée. Je suis un entrepreneur, nous avons des idées, il faut laisser les projets se développer.
Entretien réalisé par Annie Fave.
Pour nous, l’objectif Hop est d’améliorer la recette, enrayer la baisse du haut de gamme, on ne peut pas avoir que du best buy et on ajuste l’offre à la demande. Nous voulons améliorer les recettes auxiliaires et nous avons plusieurs projets. A la rentrée, nous aurons la presse régionale on line, offerte au maxi flex et en offre payante en basic ou basic +. Nous aurons également une offre mobile à la rentrée. Je suis un entrepreneur, nous avons des idées, il faut laisser les projets se développer.
Entretien réalisé par Annie Fave.
