Lufthansa : la grève des pilotes lui coûte 170 millions d’euros

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Incertitude économique, forte concurrence et grèves des pilotes. Ces trois éléments pèsent sur l'activité du groupe Lufthansa. La holding allemande qui a présenté ses résultats pour le 3eme trimestre le 30 octobre 2014, annonce toujours des bénéfices (1 milliard d'euros) mais a revu une nouvelle fois à la baisse ses ambitions pour 2015.

Carsten Spohr, patron de Lufthansa depuis mai 2014, prévient que «Le ralentissement économique et le déclin continu de nos rendements passagers, en lien avec une compétition très dure, vont affecter nos performances opérationnelles l’an prochain». Le groupe qui tablait sur un bénéfice opérationnel de 2 milliards d'euros en 2015, baisse pour la deuxième fois sa prévision pour 2015. Il n'a pas donné d’objectif chiffré cette fois-ci. Néanmoins, il a précisé qu'il compte sur un résultat «significativement supérieur» à celui de 2014. Le bénéfice net du troisième trimestre a grimpé de 24,6% sur un an pour atteindre 561 millions d’euros. Le résultat opérationnel pour les neuf premiers mois de l'exercice, a augmenté de 186 millions d'euros pour atteindre 849 millions d'euros. Le chiffre d'affaires enregistre un repli de 143 millions à 22,62 milliards d'euros.

Lufthansa a également précisé que les nombreuses grèves des pilotes avaient coûté quelque 170 millions d’euros à l'entreprise. Le bénéfice opérationnel pour l'année en cours devrait atteindre environ un milliard d'euros. Mais Simone Menne, la directrice financière avertit qu'un nouveau mouvement d'ici la fin de l'année ou en 2015 «aurait des conséquences sur nos prévisions». «Lufthansa ne pourra pas rester compétitif sans un changement de notre système de prestations de retraite. (...) L’équipe de direction n’est pas satisfaite de la situation actuelle», a assuré Carsten Spohr, confiant de trouver un accord avec les navigants.
Simone Menne a également évoqué le programme d’économies Score. Elle estime qu'il «est un succès, mais nous sommes soumis à une forte pression». Elle a souligné entre autres la baisse des prix des billets en Amérique du Nord ou encore en Asie, alors que les réservations sur ces régions sont bonnes.