MICE: le coup d’arrêt tunisien

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Les événements tragiques qui se sont déroulés au Musée du Bardo à Tunis, ce 18 mars, mettent un coup d’arrêt sévère aux opérations MICE en Tunisie. Par peur, bon nombre d’entreprises annulent aujourd’hui leurs opérations à venir. A tort pour les professionnels tunisiens du MICE qui soulignent que la réaction des européens va donner raison aux terroristes.

«On ne peut pas blâmer une entreprise qui, pour des raisons de sécurité, refuse d’envoyer ses salariés dans une zone qu’elle considère hostile» résumait il y a quelques mois Maître Jacqueline Cortes dans l’une de ses chroniques. Mais au-delà de la seule responsabilité de l’entreprise, c’est la peur même de chacun qui est respectable. Et depuis ce 18 mars, force est de constater que les Français sont craintifs. Une situation vécue en Europe après l’attaque de Charlie Hebdo en janvier dernier.

«Nous n’avons pas souhaité maintenir un séminaire à Tozeur car cela effrayait les participants, même si la manifestation n’est prévue que dans quelques mois» commente l’acheteuse d’un grand groupe automobile qui avait construit un incentive dans le désert «Depuis le 18 au soir et une bonne partie de la journée du 19, nous avons eu plus d’une vingtaine d’appels interrogatifs voire craintifs. Cela justifie le choix que nous avons fait».

Même réaction chez les professionnels du domaine qui sont partagés entre solidarité et réalisme. Pour Ahmed Kebir, organisateur d’événements à Tunis, «il va falloir convaincre et rassurer». Et de conclure: «Nous en avons l’habitude».