Mais où est passé British Airways ?

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Dans toutes les rédactions du monde, la journée est ponctuée de communiqués de presse qui viennent nous expliquer qui les résultats, qui les partenariats, qui les stratégies. Des textes qui permettent aux journalistes de mesurer la température du marché et la place de l’entreprise dans l’univers du corporate travel français.

Pas une compagnie aérienne, de la plus petite à la plus grande, n’échappe à cette règle basique de la communication. Pardon, une seule fait office de village britannique refusant l’envahisseur … Comme aurait dit Obélix, «le grand breton est peu causant». Bien sûr, de temps en temps nous recevons quelques messages de BA mais rien de très important : un concours gagné par des agents de voyage, un changement de cacahuète dans les menus. De l’essentiel. Mais rien d’excitant.

Au moment même où il se dit qu’Emirates serait devenu le premier transporteur britannique, le silence est toujours dangereux même si les résultats sont au rendez-vous. L’absence d’une vision stratégique de BA est pénalisante pour les acheteurs qui, à Paris comme en province, aiment être associés aux évolutions d’une compagnie aérienne.

Cela veut-il dire que rien ne se passe chez British Airways ? Je ne le pense pas. Toujours est-il qu’en cette période très grande concurrence, ne pas annoncer la moindre nouveauté, la moindre nouvelle destination à se mettre sous la dent, cela semble curieux. Et peu en conformité avec l’image constructive d’une compagnie européenne assez efficace sur le terrain. Emirates a lui compris que la bataille des mots complète aussi la bataille de l’air. Très fréquemment, la compagnie de Dubaï annonce des nouveautés qui n’en sont pas réellement. Mais qu’importe, elle fait savoir son dynamisme. Tout comme Air France qui a investi les réseaux sociaux pour avoir une meilleure visibilité, en particulier chez les jeunes.

La communication est devenue le maitre mot du transport aérien. Une sorte de savoir-faire en temps réel. Mais le dur, le vrai, ce qui intéresse les acheteurs de classe avant, c’est surtout de comprendre où va le marché. Posons donc la question : où va British Airways ?

Marcel Lévy