Mais que prépare donc Boeing ?

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La consommation de carburant et, implicitement, la réduction de l’empreinte carbone sont des priorités que les compagnies aériennes exploitent grâce à l’innovation apportée par les constructeurs. Airbus à l’offre la plus complète alors que Boeing reste à la traîne.

Engluée dans l’affaire des 737 MAX, Boeing n’est pas proactive pour combler le manque d’un appareil suffisamment polyvalent dans la gamme d’avions qu’elle propose. Pourtant, des compagnies comme United Airlines poussent le constructeur américain à lancer son NMA (New Middlemarket Aircraft) baptisé par le marché Boeing 797, car ce segment manque cruellement au constructeur.

L'Airbus qui a lancé en temps et en heure les programmes Neo (New Engine Option) et Xlr (Extra Long Range) vend quatre fois plus d'A321neo que Boeing et son 737 MAX dans sa version dite 9. Conscient de ce manque, Boeing a déjà réagi en lançant une version rallongée nommée 737 MAX 10. Cependant, face aux problèmes que rencontre le constructeur, beaucoup de compagnies ont gelé leur décision d'achat ou donné l'avantage à Airbus.

Des coûts d'exploitation réduits

Disposant de 130 anciens Boeing 757 et 767 utilisés sur de nombreuses routes nationales et internationales, United cherche à changer ses appareils devenus nettement moins efficients que, par exemple, l’A321neo. La Compagnie, l’opérateur français qui a investi dans le nouvel Airbus constate une baisse de la consommation à isopérimètre de 35% (soit près de 25 k€ d’économie sur un A/R Paris New York !) et un retour client exceptionnel. Avec ce constat et face aux commandes des concurrents américains passées à Airbus, il n’est pas surprenant que Gerry Laderman, le CFO de United, presse Boeing de prendre une décision sur le lancement du projet NMA afin de permettre à la compagnie de prendre une décision. Mais pendant que United Airlines réfléchi, d'autres agissent et prennent les devants.

Avantage Airbus

La priorité pour Boeing est de remettre en vol les 737 MAX au plus vite et de traiter les problèmes de développement rencontrés sur le 777 MAX qui prend un retard industriel important. Si le NMA était lancé dans les trois prochains mois, il ne volerait pas avant, au mieux, 2025.

Profitant des doutes et des atermoiements de son concurrent, Airbus qui dispose de l’avion idéal pour répondre aux besoins des compagnies, a rencontré un franc succès et engrangé près de 250 commandes de la part d’opérateurs américains et autres pendant le salon du Bourget. L’avion typiquement destiné à remplacer les 757 sera en ligne en 2023. Il intéresse d’ores et déjà de nombreux opérateurs, car il révolutionne l'approche du moyen-courrier.