Marco Polo où le voyage d’affaires à l’heure du développement durable

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Voilà enfin un livre blanc associatif qui dépasse le simple savoir faire professionnel pour s'ouvrir sur une thématique partagée par tous qui prend de l'ampleur dans les entreprises. Dès 2011, toutes les sociétés de plus de 500 salariés vont devoir publier, comme les administrations de plus de 250 personnes et les villes de plus de 50 000 habitants, le bilan carbone de leurs activités. Avec un effet en cascade sur toutes les entreprises et les fournisseurs de ces opérateurs, pour permettre un calcul précis des émissions de gaz à effet de serre. Le voyage d'affaires sera évidemment concerné et le Cercle de réflexion Marco Polo apporte sa contribution à la réflexion avec ses premiers "Cahiers".

Marco Polo où le voyage d'affaires à l'heure du développement durable
"Déplacement professionnel et développement durable sont-ils opposables ou complémentaires ?", telle est la question que pose le cercle de réflexion pour la première édition de ces Cahiers de Marco Polo. L'association a été créée il y a deux ans sous la houlette d'un Président, Lucien Isnard, qui explique en préambule que "L'ambition des 42 membres de Marco Polo est d'amener les acteurs du déplacement professionnel à se poser les bonnes questions, sans dogmes ni tabous". Même si c'est à titre personnel qu'ils sont membres de ce cercle de réflexion, la carte de visite des "penseurs" est éloquente: Hélène Abraham (Transavia), Valérie Assayag (SNCF), Eric Audoin (American Express Voyages d'affaires), Annette Botticchio (Hôtels Concorde), Abdelaziz Bougja (T.M. Véolia) Agnès Gascoin (Air France), Françoise Nègre (T.M. BNP Paribas), il y a là (entre autres et non des moindres) des pointures du déplacement professionnel, et ces premiers cahiers sont à la hauteur d'un vrai Think tank.

Car pour commencer, le cercle de prospective ne fait pas qu'effleurer le sujet, il ose 20 propositions: œuvrer pour la réalisation d'un calculateur de CO2 normé et reconnu, mentionner les émissions de CO2 produites dans les GDS, intégrer le poids carbone dans le processus d'achat des déplacements ou de l'hébergement, sensibiliser les pouvoirs publics à l'unification du ciel européen ou à des routes plus directes entre 2 points, etc, etc. Partant parfois un peu dans tous les sens, toutes ces idées ne sont pas directement ou uniquement liées au voyage d'affaires mais participent à la réflexion sur l'influence des déplacements pros sur les émissions carbone et ouvrent des pistes de réflexion. A noter particulièrement la "17", qui propose de mettre en place une calculette pour chaque achat payé par une carte corporate, pour restituer au porteur son impact sur l'environnement, ou encore la "19", qui suggère de créer des "certificats bleus" pour le voyage d'affaires, sur le modèle des fiches mises en place par l'Ademe et l'état dans le secteur de la construction. Avec un catalogue des vraies et fausses idées reçues et un cahier qui compile un peu en vrac le pourquoi et le comment de la "révolution verte", ces premiers cahiers donnent envie de lire la suite et la 2ème édition. Promise pour le printemps, elle devrait offrir des outils concrets pour agir: un guide des bonnes pratiques du voyageur d'affaires et des grilles d'achat destinées aux entreprises soucieuses de sélectionner prestataires et partenaires responsables. Une raison de plus d'attendre avec impatience le printemps.
Seul regret, la version imprimée ne mentionne pas si l'ouvrage est couché sur du papier recyclé et imprimé avec des encres végétales, ce que la reliure métallique semble contredire.
D'où l'intérêt de télécharger ci dessous la version "ecologico-numérique".