Mariage pour tous… Voyageurs pour tous

67

Avez vous remarqué que les deux mots clés du moment sont "pour tous". Il suffit de les accoler à n'importe quoi pour qu'ils prennent de la valeur. Bière pour tous dans le Nord ! Pastis pour tous à Marseille ou Tartiflette pour tous en Savoie. Et hop, en deux coups de cuillères à pot j'invite les dirigeants de tout poil à ne pas limiter les avantages à un petit groupe de personnes !

Sur ce fondement simple et républicain, je me dis que "Voyage d'affaires pour tous" a du sens. Bien évidemment, je pense d'abord aux acheteurs (pour tous) qui ne sont que trop rarement sur le terrain et qui ne connaissent les hôtels ou les compagnies aériennes qu'au travers des factures (pour eux) qu'ils reçoivent. Trop d'entreprise sont encore persuadées qu'accepter de découvrir ce que l'on achète est un pot de vin déguisé. Un peu comme si j'investissais à l'aveugle dans une voiture ou une maison, sous prétexte qu'un journaliste ça n'achète rien et que tout lui est fourni gratuitement ! C'est ce genre de raccourci qui conduit à la méconnaissance des produits. Pourtant l'entreprise dépense beaucoup d'argent dans les voyages. Et beaucoup dans la formation. A croire qu'on peut apprendre le best buy ou le voyage assis sur une chaise dans une salle de réunion. C'est cette vision qui conduit à la suppression (pour presque tous) des postes d'acheteurs ou de travel managers.
L'étude que termine DeplacementsPros sur les salaires 2012 du travel management démontre que les nouveaux entrants ne sont pas loin d'être smicards et que les vieux routiers trop chers sont montrés du doigt. Bref, il y a un malaise (pour tous) qu'il faudra rapidement traiter. Il reste que le "pour tous" a d'autres applications. Dans les équipes pour favoriser les déplacements des "génération Y". Au sein des services achat pour optimiser réellement la qualité du confort des voyageurs... Dans les aéroports pour offrir de véritables services (pour tous) au delà des seules classes affaires. La seule chose qui ne peut être partagé par tous... Ce sont les vacances. Si personne ne reste au bureau, qui ira sur le terrain ?

Hélène Retout