Nous sommes tous un peu des DSK

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On pourrait croire un court instant, dans le monde des affaires, que la relation homme femme n'intervient qu'au second plan, laissant à l'efficacité la première place. Ce serait illusoire d'imaginer qu'une jolie fille (ou un séduisant jeune homme) venue vendre un produit n'a que peu de pouvoir sur un acheteur sensible au charme féminin ou masculin. Certes, avec le temps, les hommes ont appris à se tenir et ne sautent pas forcément sur tout ce qui bouge sous prétexte d'un sex-appeal développé et d'un talent de séducteur avancé. C'est toute la frontière entre bête et homme.

Pourtant, à en croire le livre de Robert Greene L'Art de la séduction paru en 2010, le rapport immédiat entre un homme et une femme (et réciproquement) passe exclusivement par la séduction. Dans son ouvrage, il détaille avec beaucoup d'intérêt tous les petits signes du corps et du regard, véritables signaux, sensés attirer la sympathie de l'autre. Car plaire demande du travail... et de la chimie. Pire, on plait dans l'instantanéité, en quelques secondes. Le reste de la relation qui s'installe n'est fait que pour conforter cette première sensation. En fait, et c'est la base même du business, séduire et convaincre sont deux des clés essentielles de la relation commerciale ou non à l'origine de toute opération qui met en contact deux êtres humains. Mais cette séduction n'est pas seulement féminine. Inutile d'envoyer un beau mâle, musclé et baraqué pour croire qu'une acheteuse succombera immédiatement à l'offre proposée. Car la séduction existe aussi entre hommes... Sans qu'il y est la moindre trace d'homosexualité. Le besoin d'être aimé prime sur le besoin de plaire. Séduire, pour Robert Greene, "C'est être capable avant même d'avoir présenté les raisons de sa venue, d'attirer l'attention de l'autre pour qu'il s'intéresse à soi". On pourrait imaginer que ce jeu de la séduction est bien codifié et qu'avec un peu d'expérience chacun pourrait adapter les techniques lui permettant de devenir compétitif dans ce domaine. "Non", précise Robert Greene, "On ne peut pas apprendre à séduire. On naît séducteur. Tout au plus on peut s'améliorer sans forcément atteindre des niveaux comparables à ceux qui font envie chez les autres". D'autant que la séduction n'est pas qu'affaire de look. Encore moins de « gueule ». Il y a de la chimie invisible. Les fameuse phéromones de nos amis les bêtes seraient-elles présentes chez l'homme ? "De façon différente", répond Robert Greene qui évoque d'autres sources d'attirance que l'on ne sait pas encore analyser voire reproduire. Faut-il en conclure qu'un moche, gros et sans caractère a peu de chance de plaire ? Détrompez vous. Le talent et le pouvoir sont les deux clés de l'attirance. Gainsbourg l'a largement prouvé. DSK a essayé.

Marc Dandreau